Secteur d’activité : les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs qui cherchent à investir dans le secteur de l’éducation en Afrique – Cas du bénin
L’éducation plus qu’un secteur, est un pilier de l’humanité. C’est grâce à elle que l’homme et la femme évoluent, s’élèvent, construisent, transmettent et forment leurs semblables. Or devant l’actualité, tout porte à croire que l’éducation en Afrique plus précisément, est reléguée au second plan au profit d’autres dogmes. Si aujourd’hui, les entrepreneurs cherchent à investir dans ce secteur pour le relever, voici les défis auxquels ils sont confrontés. Nous nous intéressons dans cet article au Bénin, en Afrique de l’Ouest francophone.
Depuis l’indépendance du Bénin en 1960, le système éducatif et son administration ont connu de nombreuses réorganisations, variant aux rythmes des changements politiques. De 1960 à 1972, le Bénin s’est dans un premier temps basé globalement sur le système politique postcolonial avec de forts liens avec la France. Suite à l’adoption par le régime du marxiste-léninisme entre 1972 et 1990, une réforme dite de « l’école nouvelle » a alors pris forme ; basée sur un modèle de type socialiste, elle vise à former des Béninois patriotes.
Au début des années 1990, suite à l’abolition du système marxiste et aux États Généraux de Éducation, l’État béninois entreprend alors un vaste programme de réforme du secteur de l’éducation qui donnera lieu à l’adoption de documents, cadres de politique éducative par le gouvernement. Le Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Éducation (PDDSE), élaboré en 2006 couvre la période 2006-2015 et définit les grandes options de développement de l’éducation pour le pays.
Les trois composantes principales sont comme dans d’autres pays de la sous-région : l’amélioration de l’accès, de l’équité, et de la rétention ; l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’alphabétisation ; l’amélioration de la gestion et du pilotage du système éducatif. Le PDDSE concerne l’ensemble des ordres d’enseignement, mais l’accent est mis sur l’enseignement primaire – en lien avec l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) portant sur l’atteinte de l’achèvement universel du cycle primaire en 2015.
Au cours des différentes réformes, de nombreuses initiatives ont permis une amélioration quantitative de l’éducation. Tout comme d’autres pays en développement, le Bénin a par exemple officiellement introduit la gratuité de l’accès à l’enseignement maternel et primaire depuis 2006, mesure qui s’est élargie aux filles des classes de 6e et 5e depuis 2010, ce qui a en partie favorisé la scolarisation des groupes les plus défavorisés.
Les statistiques présentées par le Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire attestent d’une augmentation du taux de scolarisation durant les dernières années sur l’ensemble du Bénin. Le taux net de scolarisation est, en effet, passé de 79,87 % en 2005-2006 à 88,64 % en 2008-2009, selon l’UNESCO. Malgré ces progrès quantitatifs, la question de l’accès reste toujours d’actualité, et les questions liées à la qualité de l’éducation ressortent de plus en plus.
Les défis pour les entrepreneurs dans le secteur de l’éducation au Bénin
Nombreux sont les défis liés au secteur de l’éducation au Bénin : l’éducation des filles. Nombre considérable de filles au Bénin, déambulent toujours dans les marchés et coins de rues, s’adonnant au commerce et autres activités lucratives. Le manque de moyens financiers. Des inégalités tant au niveau du sexe. L’éloignement de l’école. La culture scolaire, elle est donc dans bien des cas très éloignée de la culture familiale, ne permettant pas aux parents de suivre leurs enfants dans leur scolarité et de leur apporter le soutien nécessaire. Une baisse de niveau depuis quelques années, notamment avec l’arrivée des nouveaux programmes, la condition enseignante. Une enquête sur la condition enseignante au Bénin a révélé que, la durée et la qualité de la formation initiale des enseignants ont fortement diminué. Ainsi, beaucoup se sont demandés comment il était possible de proposer un enseignement de qualité avec une faible formation.
Par ailleurs, les langues d’enseignement restent un défi dans le secteur de l’éducation au Bénin. Le français comme langue d’apprentissage constitue un obstacle pour les élèves de Comé par exemple, le français n’étant pas la langue maternelle. L’apprentissage est ralenti à cause du temps d’assimilation d’une langue qui n’est pas maîtrisée par les élèves, d’autant plus que les enseignants eux-mêmes ne maîtrisent pas toujours le français.
Si en apparence, l’éducation ne représente pas un besoin vital comme se nourrir ou se soigner, si elle nécessite un investissement à long terme dont les bénéfices ne sont perceptibles qu’à une échéance de 15 à 20 ans, elle est en revanche la clé de la paix et de la sécurité dans e monde. Il est donc essentiel et urgent que les entrepreneurs lèvent les fonds nécessaires pour compléter le financement de l’éducation dans les pays aux ressources contraintes et limitées tel que le Bénin.
Danielle N.
