Échos de la Diaspora : Paola Audrey Ndengue, l’ afropéenne, l’afroparisienne à la vision panafricaine
Spécialiste bilingue de 15 ans dans les domaines des médias, des relations publiques et des communications numériques, avec des expériences en Europe, aux États-Unis et actuellement en Afrique, elle est toujours à la recherche de nouveaux défis dans les secteurs de la communication, du marketing, du contenu/médias et du divertissement. Portrait de Paola Audrey Ndengue, une personnalité des médias, une entrepreneure créative, une professionnelle du marketing, bref d’une dynamique jeune femme inspirante !
Entrepreneure française d’origine camerounaise, c’est au 237 que Paola Audrey Ndengue a vu le jour il y a une trentaine d’années. Après l’obtention de son baccalauréat littéraire, elle commence les classes préparatoires à Henri IV, l’une des meilleures prépas de France. Une fois son diplôme universitaire en lettres modernes et sciences du langage en poche, elle quitte la prépa pour la Sorbonne parce qu’elle réalise qu’elle suivait le parcours que sa mère lui proposait, qui n’était pas nécessairement celui qu’elle voulait.
« Je suis allé en prépa pour faire plaisir à maman, mais quand j’y suis arrivé, j’y ai eu une espèce de révélation. Qui coïncidait avec la naissance de Fashizblack (un magazine de mode africaine qu’elle a cofondé en 2007). C’est avec Fashizblack que j’ai commencé à me dire : « en fait, j’ai plutôt envie de faire ça ». J’ai beaucoup hésité puis à un moment donné, je me suis demandé si c’était vraiment important que j’aille à l’ENS. -Non en fait, pas vraiment. Ça ne me passionne pas, je n’ai pas envie d’enseigner. Après réflexion, je me suis dirigé vers la fac le temps de me restituer, pour éviter de perdre une année. C’est comme ça que j’ai bifurqué du chemin prépa – Sciences Po et compagnie. Finir et travailler dans un domaine qui plairait à ma mère… Je me suis dit que ce n’était pas ce à quoi j’aspirais », raconte Paola dans une interview.
L’Histoire de Fashizblack
Il s’agit au départ, en 2007, d’un simple blog hébergé sur Skyblog créé par un trio de Camerounais donc, Patrick, Poala et Laura. Lorsque le blog monte en puissance, l’informaticien de l’équipe alerte sur le risque que le contenu, dont ils ne sont pas propriétaires, disparaisse au gré des changements de règles de fonctionnement de l’hébergeur. Ils décident donc de migrer sur un site à leur nom, fashizblack.com. « C’était plutôt un gros succès, ce qui nous a permis d’envisager une évolution ; nous nous sommes engagés dans une belle aventure, il était cependant nécessaire que nous commencions à gagner de l’argent », raconte la native de Douala.
Dans le même temps, leur équipe grandit et rassemble jusqu’à 30 personnes. En vue de monétiser le blog, ils changent de format et adoptent l’apparence d’un magazine en ligne. « Et là nous avons commencé à publier des numéros – nous avions la folie de publier deux numéros par mois, j’ignore où nous trouvions l’énergie pour faire tout ça ! -, en anglais et en français. Nous avons investi dans tout ce qui allait avec la publication d’un magazine, réalisé des shootings, etc. » Et puis, à un moment donné, il y a eu un dégraissage dans l’équipe, qui est passé de trente à huit personnes. Ensuite de huit à six. « Dès que nous sommes passés à six, le magazine a décollé très rapidement : nous avons fait du crowdfunding, levé des fonds, nous sommes passé du web au papier… »
Ambitieuse, elle fait partie de ces entrepreneuses qui n’ont pas froid aux yeux. En 2013, elle monte sa propre agence de conseil : Pannelle & Co, désormais implantée à Paris, Douala et Abidjan. Elle conseille de nombreux artistes, comme les Kiff No Beat, Stanley Enow, etc. sur des questions de stratégie digitale ou de communication. Et collabore aussi avec Universal Music, Yves Rocher, Afrikrea… ou des influenceurs en tout genre.
Le retour sur le continent
C’est en août 2014 que Paola a décidé de faire ses valises pour la capitale ivoirienne. D’après elle, dans les secteurs dans lesquels elle évolue, que ce soit le divertissement, les métiers créatifs ou le marketing, le Cameroun n’était pas la meilleure option. « Je visais d’abord le Ghana, mais je n’avais pas énormément de contacts à Accra. J’ai ensuite considéré le Nigeria. Et c’est à ce moment que l’on m’a proposé un poste au sein d’une agence de pub à Abidjan. Je n’ai pas hésité », dit-elle.La jeune femme qui se décrit comme afropéenne, afroparisienne, n’a jamais été en phase avec l’idée que « rentrer en Afrique » va de pair avec « rentrer dans son pays d’origine ».
Au bout d’un an chez MW DDB, en Côte d’Ivoire, elle prend la rédaction en chef de Life, le magazine culture et lifestyle du groupe Voodoo. Et, en septembre 2018, elle devient rédactrice en chef de la plateforme Billi Now Now, à destination des millénials africains et lancée par l’ONG Planned Parenthood Global.
Avec ses milliers d’abonnés sur ses différents réseaux sociaux, qui suivent ses analyses pointues de la culture populaire et urbaine tant américaine qu’africaine. Et, grâce également à Africa Digest, sa newsletter qui décrypte les tendances africaines pour des milliers de lecteurs, Paola Ndengue s’est forgé une réputation d’experte en divertissement et en marketing sur l’ensemble du continent africain.
En plus de travailler en tant que cadre et consultant, elle a également animé des émissions de télévision ou pris la parole lors de plusieurs conférences en France, au Ghana, au Bénin, au Tchad, au Togo, en Côte d’Ivoire ou au Cameroun.
Sélectionnée en 2019 par le magazine Forbes Africa comme faisant partie des 30 créatifs de moins de 30 ans les plus prometteurs du continent, aux côtés du chanteur nigérian Burna Boy et autre, aujourd’hui elle met ses compétences au service de Boomplay en tant que directrice générale Côte d’Ivoiree ou elle est le pont entre l’application de streaming et les artistes francophones d’Afrique. Paola Ndengue ambitionne de lancer un « Coachella » africain.
Danielle N.
Bon l’article. Paola une référence.