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Soudan : l’économie effondrée par une année de conflit

Après un an de pillages, de combats et de destructions, tous les pans de l’économie soudanaise sont minés. Selon la Banque africaine de développement, le système bancaire traditionnel du Soudan ne fonctionne plus et l’inflation a dépassé les 80 % en 2023.

Partout, à travers la capitale du Soudan, les grandes industries ont été ciblées par les bombardements aériens et les pillages répétés depuis le début de la guerre qui a éclaté le 15 avril 2023 entre les Forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah Al-Bourhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Dagalo, dit « Hemetti ». Un conflit qui a fait plus de milliers de morts, de millions de déplacés et asphyxie l’économie du pays.

Huile, oignons, lentilles et autres sont encore disponibles sur les étals, mais à des prix exorbitants, que même les fonctionnaires qui ne perçoivent plus leurs salaires ne peuvent s’offrir. « La production alimentaire a été dévastée, de sorte que les approvisionnements de produits de base essentiels, comme le sorgho et le mil, ont chuté jusqu’à 50 % par rapport à l’année précédente. Et sur les marchés de Kadugli, dans le Kordofan du Sud, le prix du blé a augmenté de 118 %. Les gens n’ont tout simplement plus les moyens de manger » confirme au micro de RFI, Dominic MacSorley, ambassadeur humanitaire de l’ONG Concern.

Autre facteur aggravant : les régions sont isolées du fait de l’insécurité sur les routes et des barrages, les voies d’approvisionnement ont dû être modifiées, entraînant délais et surcoûts. Les prix sur les marchés sont jusqu’à trois fois plus chers, a estimé l’ONG International Rescue Comittee (IRC). Il faut également importer les produits transformés, car l’industrie locale a subi de nombreux dommages. C’est le cas pour les produits laitiers, comme le lait et les yaourts par exemple.

« Nous avions une production locale. Maintenant, la plupart de ces produits sont importés d’Arabie saoudite ou d’Egypte. Imaginez combien cela peut coûter ! », s’exclame Eatizaz Yousif, directrice d’IRC au Soudan. La problématique est similaire pour les boissons sans alcool. « Nous les produisions à grande échelle dans notre grande usine. Mais cette usine a été détruite. Donc, nous dépendons totalement des importations », précise-t-elle. Une quantité de produits de base qui sont devenus très chers. « Des prix auxquels il faut rajouter le coût des taxes. C’est vraiment massif, et un grand nombre de Soudanais ne peuvent plus acheter ces denrées qui étaient des produits de base », regrette-t-elle.

Avec en plus un système bancaire à terre et une crise de liquidité, la directrice d’IRC espère voir les institutions internationales injecter des liquidités dans l’économie soudanaise.

Danielle N.

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