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L’IA, peut-elle être un levier d’émancipation sociale pour les femmes ?

La nouvelle ère de l’intelligence artificielle (IA) est sur le point de transformer tous les aspects de notre vie, mais les personnes dont le travail contribue à cette innovation ne représentent qu’une petite partie de la société. Selon les données les plus récentes du Forum économique mondial (WEF), on compte seulement 22 % de femmes dans les professions liées à l’IA dans le monde. Saviez-vous que le premier programme informatique au monde a été créé en 1843 par une femme, la Britannique Ada Lovelace ? Ou encore que le système de codage des télécommunications, toujours en usage pour nos liaisons Wifi et Bluetooth, a été breveté en 1941 par l’Autrichienne Hedy Lamarr ? Pourtant les femmes sont aujourd’hui sous-représentées dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA). Dans cet article, nous vous disons pourquoi il faut plus de femmes dans ce secteur.

Les causes de l’inégalité dans le secteur des nouvelles technologies

Les discriminations et les inégalités dans les domaines du numérique, des technologies et des sciences apparaissent dès le plus jeune âge, et notamment à cause de l’éducation. Plusieurs rapports, démontrent que l’orientation scolaire des jeunes reflète les stéréotypes véhiculés par les parents, qui ont un poids important dans ces décisions.

En effet, moins de filles sont poussées à choisir des métiers du numérique par leurs parents. Ainsi, moins d’entre elles conçoivent l’intégration dans une école d’ingénieur ou d’informatique. Par conséquent, les femmes ne représentent que 16 % des salariés de la tech et 20 % des fondatrices de start-ups dans le monde, selon des données d’une enquête menée en France en 2021 des écoles Epitech et Ipsos.

Meredith Whittaker, présidente de l’application de messagerie Signal, l’une des penseuses majeures de l’intelligence artificielle (IA), ayant dirigé un groupe de recherche sur la technologie en 2006 pour Google, souligne que, la culture patriarcale et misogyne est une autre cause de l’inégalité dans le secteur des nouvelles technologies.

« Nous vivons dans une culture patriarcale et misogyne où les positions de pouvoir dans notre monde sont généralement occupées par des hommes, et généralement des hommes blancs dans la plupart des secteurs », a-t-elle déclaré à Euronews Next lors du Web Summit à Lisbonne en novembre 2023. Selon elle, il n’est donc pas surprenant que les hommes tiennent les rênes de la technologie la plus médiatisée et la plus puissante, l’intelligence artificielle, ce qui est dangereux.

De plus, la diffusion des ordinateurs et autres technologies dans les foyers pour les particuliers est encore régie par les hommes. Ainsi, les stéréotypes traditionnels de l’inconscient collectif favorisent les garçons au détriment des filles pour l’apprentissage et l’utilisation des technologies.

 Selon Plan international, « si une famille peut se permettre de posséder un seul téléphone, c’est au père de famille qu’il sera attribué ». En conséquence, il y a un écart important entre les femmes et les hommes dû à l’usage d’Internet et à la possession d’un téléphone. Par exemple, en Afrique, l’écart est de 23 % quant à l’usage d’Internet. En Asie du Sud, l’écart est de 38 % quant aux chances pour une femme d’avoir un téléphone mobile.

La participation des femmes dans les domaines de l’IA pour une émancipation inclusive et durable

Les technologies peuvent être des vecteurs d’émancipation et d’autonomisation pour les femmes. Ils fournissent des opportunités pour accéder à l’information, la partager, la diffuser, et ainsi se rassembler, collaborer, interagir et communiquer pour lutter pour des causes égalitaires et dénoncer les abus et les discriminations.

L’exemple le plus contemporain est le mouvement #metoo sur les réseaux sociaux, qui a permis aux femmes de libérer leur parole quant aux abus et aux violences sexuels. En particulier, le numérique est un puissant facteur de renforcement de la capacité organisationnelle des groupes de femmes et de transformation sociale et sociétale.

En outre, la participation des femmes dans les sciences, le numérique, les technologies et les mathématiques fait émerger des modèles inspirants féminins et féministes pour encourager les filles à intégrer ces domaines. Une étude de l’OCDE de 2018 montre que l’amélioration de l’accès aux domaines de la technologie et du numérique augmente le taux d’activité et favorise l’émancipation économique des femmes. La sous-représentation des femmes dans ces secteurs fait écho à une régression sociétale porteuse d’inégalités, avec un coût économique certain.

Il est donc important de mettre un point d’honneur à l’apport des femmes dans les domaines des technologies et des STIM. Pour les entreprises, une main-d’œuvre diversifiée et qualifiée dans les technologies est un atout, car les femmes sont le moteur de la croissance et de l’innovation et peuvent amener par exemple à des progrès, comme des solutions d’intelligence artificielle pour des recrutements plus justes.

« Je pense que toutes les femmes devraient s’intéresser à l’IA et à la technologie, qui est l’un des principaux domaines économiques d’aujourd’hui et de demain », a déclaré à Euronews Next, Joana Rafael, cofondatrice de la start-up portugaise Sensei, qui fabrique une technologie permettant à n’importe quel magasin de devenir une enseigne autonome. Elle a cofondé l’entreprise avec trois hommes, mais elle précise que 30 % des employés sont des femmes.

Danielle N.

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