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Les entreprises multinationales dans des situations de conflits

Alors que les entreprises locales bénéficient généralement de la protection de l’Etat ou de l’armée en temps de conflit, les multinationales doivent faire sans. De fait, certaines multinationales opérant dans des zones de conflit perdent leurs repères éthiques et se livrent à des pratiques contestables.

Généralement, les multinationales dans des situations de conflits font face à l’insécurité sans bénéficier de protection externe. Il se dit alors que, pour obtenir une certaine protection, elles sont prêtes à payer le prix. Bien souvent, la rançon qu’elles payent alimente les activités rebelles et les trafics illégaux. Cet argent permet donc aux milices de se maintenir en place et d’étendre leur zone d’influence.

LafargeHolcim par exemple, a admis en 2017 avoir eu recours à des arrangements « inacceptables » en 2013 et 2014 en Syrie pour maintenir en activité sa cimenterie de Jalabiya, jusqu’à sa saisie par l’Etat islamique. Concrètement, cela a abouti à financer des groupes armés.

Des compagnies bananières ont payé des milices paramilitaires en Colombie dans les années 1990 et 2000 ; des joailliers ont alimenté pendant des années le trafic de « diamants du sang » mené par des groupes rebelles au Liberia ou en République Démocratique du Congo… L’histoire est donc émaillée de scandales d’entreprises versant de l’argent à des factions et attisant les feux de la guerre.

 Les entreprises multinationales ou les Etats désireux de faire main basse sur les ressources naturelles de certains pays, n’hésitent pas à financer des mouvements séparatistes, des groupes armés ou les oppositions de façon à maintenir les conflits ou à provoquer des « changements de régime » et mettre en place des gouvernements plus soucieux de protéger leurs intérêts. C’est par exemple le cas en Libye.

Ainsi, dans de nombreux cas, l’exploitation ou l’accès au pétrole, au gaz, à l’eau, aux minerais ou autres ressources naturelles se transforme en objectifs stratégiques pour les parties au conflit ou les groupes armés. Et derrière ces parties se trouvent souvent des multinationales qui ne sont donc pas seulement des acteurs économiques, mais également des acteurs politiques, et notamment géopolitiques.

Néanmoins, certaines recherches montrent qu’il y’a encore des multinationales dans des situations de conflits, qui n’ont pas d’incidence significative sur l’augmentation de la violence. Surtout si elles jouissent de la protection des États et de l’armée.

En février 2019, le géant Apple s’est engagé à améliorer la traçabilité de ses matières premières. Dès 2017, la firme avait été saluée par l’ONG Amnesty International pour avoir publié les noms de ses fournisseurs de cobalt afin d’éviter d’alimenter le travail des enfants en République Démocratique du Congo (RDC).

Danielle N.

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