Comment les diamants de laboratoire menacent l’économie du Botswana
Crédit photo – system-c Instrumentation – diamant synthétique.
Le Botswana, qui est le premier producteur mondial de diamants naturels de grande valeur, voit les diamants de laboratoire comme une menace pour son économie principale. C’est du moins ce que le président Mokgweetsi Masisi a annoncé mercredi 29 mai, en prélude à sa participation au salon JCK (le plus important salon mondial de la joaillerie), à Las Vegas.
Les diamants jouent un rôle essentiel dans l’économie botswanaise, représentant environ 40 % des revenus publics, un peu moins d’un tiers du PIB et 75 % des revenus en devises. Cependant, la situation du marché des diamants naturels est en pleine crise, avec une diminution de la demande et des prix au profit d’un intérêt grandissant des consommateurs pour les pierres synthétiques.
Par conséquent, De Beers, partenaire historique du Botswana et leader mondial en termes de valeur des diamants produits, a constaté une baisse de ses ventes de diamants bruts à 3,6 milliards de dollars l’année dernière, par rapport à 6 milliards de dollars en 2022.
Selon l’analyste Edahn Golan, en avril 2024, la moitié (45 %) des bagues de fiançailles en diamant vendues par les détaillants spécialisés américains étaient fabriquées à partir de diamants de laboratoire. Cependant, il explique que les prix de ces diamants artificiels sont en constante baisse, ce qui pourrait les rendre de moins en moins attrayants à l’avenir.
Une situation sur le marché des diamants qui pourrait influencer les projets à long terme du Botswana, qui envisage notamment d’investir 6 milliards de dollars en collaboration avec De Beers afin de prolonger la durée de vie de Jwaneng, la plus importante mine de diamants d’Afrique. La première étape de ce projet, qui devrait débuter fin juin, représentera un budget de 1 milliard de dollars.
Danielle N.