Agriculture : comment les nouvelles technologies peuvent-elles aider les agriculteurs africains à améliorer leur productivité et leur rentabilité ?
Les nouvelles technologies se répandent de plus en plus aujourd’hui dans le domaine agricole en Afrique. Les appareils mobiles, l’analyse de données, l’intelligence artificielle, les applications et plateformes de vente etc. sont en train de transformer l’agriculture. Ainsi, comment les nouvelles technologies peuvent-elles aider les agriculteurs africains à améliorer leur productivité et leur rentabilité ?
L’Afrique possède 65 % des terres arables disponibles du monde. Pourtant, l’Afrique dépense chaque année 35 milliards de dollars en importations des denrées alimentaires. Et ce chiffre devrait augmenter jusqu’à 110 milliards en 2025, selon les spécialistes. Il existe là un paradoxe dont souffrent les économies du continent, dépendantes de l’extérieur alors qu’elles ont le potentiel de nourrir le monde et d’être autosuffisantes.
Ainsi, pour résoudre ce paradoxe, l’Afrique avait opté il y a quelques années pour l’agriculture intensive, avec le recours aux nouvelles variétés de semence, aux engrais, aux techniques d’irrigation et aux insecticides. Elle a permis de pallier les graves problèmes d’approvisionnement connus. Mais les progrès réalisés ont aussi eu leurs revers : pollution et appauvrissement des sols et des qualités nutritives des récoltes, problèmes de santé dus aux insecticides… Il s’agit aujourd’hui de privilégier les qualités nutritives, gustatives et sanitaires des productions.
Les nouvelles technologies pour aider les agriculteurs africains
L’innovation et la technologie sont en train de transformer radicalement la façon donc les agriculteurs africains produisent, commercialisent et consomment les produits agroalimentaires. Cette dynamique crée des possibilités d’accroître la productivité, l’efficacité et la durabilité des chaînes d’approvisionnements agricoles, ce qui laisse entrevoir de réelles possibilités de remédier à bon nombre d’obstacles à la sécurité alimentaire mondiale.
Aujourd’hui, les drones par exemple deviennent rapidement un véritable outil pour l’espace vert. Au Mozambique, des drones sont utilisés pour conseiller les agriculteurs sur des décisions relatives à la production, en passant par les projets de lutte contre les parasites et les maladies.
Au Kenya, la Banque mondiale exploite des données massives obtenues par des technologies de télédétection et des systèmes d’information géographique pour développer l’analyse d’observations agrométéorologiques et, ainsi, assurer un suivi précis des conditions climatiques. Ces données permettront aux petits agriculteurs de savoir quand recourir à des intrants, et selon quelles modalités, en vue d’optimiser leur production.
Au Ghana, des téléphones portables sont utilisés pour fournir des vaccins destinés aux animaux et des renseignements en matière de gestion aux agriculteurs les plus retirés. En outre, le commerce numérique facilite l’accès à de nouveaux marchés. On estime à plus de 250 le nombre de jeunes entreprises de commerce électronique en activité qui mettent en relation les producteurs et les consommateurs et contribuent à l’intégration des communautés rurales.
Grâce à l’utilisation de la technologie, une meilleure traçabilité des produits fournit aux consommateurs des informations détaillées sur la manière dont leurs aliments sont produits, ce qui favorise le développement de chaînes d’approvisionnement agricoles plus durables et plus responsables.
Les nouvelles technologies permettent aussi d’automatiser des procédés administratifs en lien avec l’agriculture et de développer plus avant les services publics, en particulier dans les domaines de la vulgarisation ou du conseil.
En somme, l’agriculture est devenue le domaine d’application privilégié des technologies du numérique dans de nombreux pays du monde. L’Afrique profite également de cette révolution verte, high-tech et connectée avec le développement de plateformes numériques spécifiques réservées aux petits agriculteurs. Un ensemble de services en ligne et d’applications pour mobiles qui leur assurent une activité pérenne et leur permet de vivre décemment de leur travail.
Danielle N.