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Comment expliquer la croissance du nombre de firmes multinationales en Afrique

Selon un constat relayé par JeuneAfrique, Coca Cola, Nestlé, Accor Hotels, Vinci Construction, Rangold, Vivendi, QNB, Orange, Carrefour, Airtel… la liste des internationales opérant en Afrique est longue et diverse, autant de par les actionnaires (européens, américains, asiatiques, etc.), que de par les secteurs d’activités : BTP, Banque finance, Télécoms, Pétrole et mines, agroalimentaire, etc. Qu’est ce qui peut justifier l’abondance de firmes multinationales en Afrique ? Nous apportons des éclaircies à cette interrogation.

Depuis quelques années, on constate une croissance très élevée des multinationales en Afrique. Les raisons qui poussent ces entreprises à s’installer en Afrique sont nombreuses : tout d’abord, les firmes multinationales sont présentes en Afrique en raison de l’abondance des ressources naturelles. En effet, l’Afrique est sans doute le continent le mieux doté en richesses naturelles. La richesse de l’Afrique se trouve dans son sol. En effet, le continent compte 24 pour cent des terres arables mondiales, alors qu’elle ne génère que 9 pour cent de la production agricole.

Bien que les terres n’aient pas encore déployé tout le potentiel, c’est probablement le sous-sol africain qui regorge de plus de richesses. L’Afrique possède à elle seule plus de 60 types de minerais différents, totalisant ainsi un tiers des réserves minérales mondiales, tous minerais confondus. À titre d’exemple, elle est dotée de 90 pour cent des réserves de platinoïdes ; 80 pour cent de coltan ; 60 pour cent de cobalt ; 70 pour cent du tantale, 46 pour cent des réserves de diamant ; 40 pour cent des réserves aurifères et 10 pour cent des réserves pétrolières.

Enfin, n’oublions pas que le continent africain regorge de sources énergétiques très variées, réparties dans des zones distinctes : abondance d’énergies fossiles (gaz en Afrique du Nord, pétrole dans le Golfe de Guinée et charbon en Afrique australe), bassins hydrauliques en Afrique centrale, gisement d’uranium ; rayonnement solaire dans les pays sahéliens ; et capacités géothermiques en Afrique de l’Est.

Ensuite, les firmes multinationales cherchent des pays leur ouvrant le marché africain à faible coût et enfin, ces grandes entreprises choisissent d’investir là où l’environnement est propice aux affaires.

Il n’est donc pas difficile de comprendre pourquoi l’Afrique fait l’objet de tant de convoitise par les multinationales. Comme mentionné déjà, elle engrange une grande partie des réserves des trois grands types de matières premières, qui sont les terres fertiles, nécessaire à l’agriculture, les minerais et les énergies. Ainsi, les richesses de son sous-sol revêtent d’une importance stratégique pour se développer, prospérer…

Pourquoi les gouvernements africains encouragent les entreprises à s’installer dans leurs pays ?

Dans la majorité des cas, le manque de budget pousse les gouvernements africains à se tourner vers le secteur privé qui peut leur offrir un coup de main indispensable. En effet, les investissements étrangers permettent de financer des industries, des infrastructures, de stimuler la productivité, de fournir des équipements collectifs et de créer des emplois, nécessaires à l’exploitation du potentiel économique d’un pays.

L’engouement pour la réalisation des Objectifs de développement durable nécessite également des financements. En Afrique, les gouvernements et l’industrie lancent progressivement des partenariats public-privé (PPP) dans lesquels les entreprises apportent les capitaux et les gouvernements garantissent les conditions les plus propices aux affaires. Depuis dix ans, les PPP ont permis de réaliser des projets dans les secteurs des infrastructures, de l’électricité, de la santé et des télécommunications.

Cependant, les bailleurs de fonds comme la Banque africaine de développement exhortent les pays africains à améliorer l’environnement économique en « créant des cadres légaux et réglementaires pour les PPP et en facilitant le partage de contacts et d’expériences entre les agences de réglementation et les organismes similaires. »

Par ailleurs, les dirigeants africains sont de mèche avec les multinationales et signent des contrats aux conditions douteuses en échange de soutiens politique, financier et militaire pour rester au pouvoir le plus longtemps possible. L’affaire Bolloré par exemple a permis de mettre en lumière un mécanisme dans lequel les chefs d’États guinéen et togolais auraient bénéficié de services sous facturés d’une filiale du groupe Bolloré dans leurs différentes campagnes présidentielles ; cela en échange de marchés très juteux dans les ports.

En résumé, l’Afrique est riche en ressources ce qui explique la croissance du nombre de firmes multinationales sur le continent. Cependant, le pillage de certaines multinationales étrangères se fait avec la complicité des dirigeants africains. Ce soutien explicite ou implicite prend plusieurs formes : violation des droits de propriété des communautés indigènes, non-respect du principe d’appels d’offres transparents et équitables, instrumentalisation de la justice pour évincer des concurrents locaux, etc. De fait, ces dirigeants qui sont supposés défendre le peuple et protéger ses intérêts n’hésitent pas à détourner les fonds publics.

Danielle N

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