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Portrait cadre CEO : Tony Elumelu, Chairman de UBA

Il est un modèle, une source d’inspiration, pour des milliers de jeunes en Afrique. Il est considéré comme l’un des plus éminents champions de l’entrepreneuriat sur le continent. Lui, qui a débuté sa carrière en tant que vendeur de photocopieuses, préside aujourd’hui l’United Bank For Africa (UBA), un groupe panafricain de services financiers opérant dans 20 pays en Afrique et quatre hors du continent (Royaume-Uni, États-Unis, France et Émirats arabes unis). Il est aussi à la tête d’Heirs Holdings, une société d’investissement destinée à transformer l’Afrique, en misant sur des secteurs clés (services financiers, électricité, santé…). Il a enfin créé, en 2010, la Fondation Tony-Elumelu qui forme la nouvelle génération d’entrepreneurs africains, en s’inspirant de sa philosophie économique : « l’africapitalisme ». Portrait de Tony Elumelu le milliardaire nigérian.

Un parcours absolument édifiant.

Chrétien de l’ethnie Ibo au Nigeria, Tony Elumelu a grandi à Jos, une ville du centre du pays, cible régulière de la secte islamiste Boko Haram. « Mon père était dans la construction et ma mère tenait un restaurant. Je n’ai manqué de rien, mais tout était limité : une seule paire de chaussures, quelques livres et très peu d’électricité. C’est ainsi que j’ai appris à gérer mes ressources et à créer de la valeur en travaillant dur », raconte-t-il. Réussir était son rêve d’enfant de la classe moyenne.

Diplômé d’un Master en économie à l’Université de Lagos et d’une maîtrise des sciences en économie de la même université, Tony Elumelu a travaillé à Union Bank en tant que membre du Youth Corp National Youth Service Corps en 1985, avant de commencer sa carrière de vendeur de photocopieuses. Elumelu rejoint ensuite Allstates Trust Bank8 en 2005 et United Bank for Africa (UBA) a été acquise par la suite.

Le rachat de Crystal Bank, son plus fructueux investissement

En 1997, Tony réussit à convaincre un groupe d’investisseurs de racheter la Crystal Bank, une petite banque qui était au bord de a faillite. Cinq ans plus tard, la Cristal Bank deviendra l’une des banques les plus importantes au Nigéria. Aujourd’hui, Tony Elumelu est le Directeur Général de UBA (United Bank for Africa), l’une des plus prestigieuses banques en Afrique. Il est aussi à la tête de l’entreprise la plus cotée à la bourse de Lagos, Transcorp et de Heirs Holding, une société de fond d’investissements implantés dans les secteurs comme l’hôtellerie, l’énergie, l’agrobusiness.

La Fondation « Tony Elumelu », une œuvre philanthropique

La philanthropie est la dernière tendance à la mode des nantis de Lagos. Et là encore, Tony Elumelu fait tout en grand : 100 millions de dollars sur dix ans pour soutenir 10 000 entrepreneurs sur le continent, avec l’objectif de créer un million d’emplois. Ce programme, qui a démarré en 2015, remporte un vif succès et fait de lui un bienfaiteur salué par les diplomates occidentaux.

 « À travers la Fondation Tony Elumelu, notre priorité est de donner aux jeunes les moyens de réaliser leurs aspirations économiques. Grâce au capital d’amorçage non-remboursable que nous leur fournissons, à la formation, au mentorat et aux opportunités de mise en réseau que nous créons pour eux », explique le milliardaire dans une interview accordée à Jeune Afrique.

Fin 2022, la Fondation Tony Elumelu revendiquait déjà 15 847 chefs d’entreprise aidés (dont 6 300 femmes) et un total de plus de 400 000 emplois créés sur tout le continent.

« L’africapitalisme », cette philosophie économique que Tony défend

Dirigeant d’entreprise, philanthrope et investisseur dans de nombreux pays du continent africain, avec le temps, Tony Elumelu a développé une conviction : « C’est à nous, Africains, de développer l’Afrique du XXIe siècle. Et pour y arriver, le secteur privé doit prendre les devants, pour compter sur l’économie du continent. J’ai constaté qu’avec de véritables investissements, nous pouvons relever les défis auxquels nous sommes confrontés. C’est pour ça que j’ai créé cette philosophie : « l’africapitalisme ».

« C’est un appel au secteur privé pour qu’il investisse dans le développement du continent. Il nous faut des investissements à long-terme, dans des secteurs stratégiques de l’économie africaine. C’est ça qui va créer de la prospérité économique, de la richesse sociale, des emplois… C’est ça qui va permettre aux femmes de participer aux activités économiques et d’éradiquer la pauvreté en Afrique. C’est ça, « l’africapitalisme ».

Quand on demande à Tony quel est le secret de son succès, il répond : « Un travail acharné. De la résilience. De la persévérance. De la discipline. De la concentration. C’est aussi important d’apprendre à économiser et à ne pas consommer tout ce que vous avez sous la main. Si vous avez un dollar entre les mains, mettez-en une partie de côté. Si vous ne faites pas cela quand vous avez un dollar, vous ne le ferez pas lorsque vous aurez un milliard de dollars. Enfin, le plus important, c’est la grâce de Dieu. »

« Il faut travailler dur. Être résiliant. Concentré. Prêt à faire des sacrifices. »

En tant que modèle et source d’inspiration pour de nombreux entrepreneurs africains, Tony Elumelu leur conseille de travailler dur pour transformer leur potentiel en réalité, mais surtout de ne pas abandonner malgré les difficultés. « Ce que je dis aux jeunes entrepreneurs africains, c’est que l’environnement dans lequel ils évoluent est difficile. Mais n’abandonnez pas. Soyez résilients. Continuez à essayer. Regardez quelqu’un comme moi, Tony Elumelu : je ne suis pas le fils d’un milliardaire et pourtant, j’ai réussi en Afrique. Ça veut dire que vous aussi, vous pouvez réussir, encore mieux que moi ! Mais il faut travailler dur. Être résiliant. Concentré. Prêt à faire des sacrifices. Et là, vous irez loin dans la vie. L’aventure entrepreneuriale, ce n’est pas facile. C’est fait de hauts et de bas. Vous devez donc rester concentrés et avoir une vision à long terme, car c’est à ce moment-là que tout arrivera. »

Distinctions

C’est clair et évident qu’un parcours comme celui de Tony Elumelu mérite des prix. En 2003, le gouvernement fédéral du Nigeria lui a accordé le titre de membre de l’Ordre de la République fédérale (MFR), une distinction nationale. En 2006, il a remporté le prix du chef d’entreprise africain de l’année décerné par le magazine basé au Royaume-Uni, Africa Investor. En 2009, le président nigérian Umaru Musa Yar’adua lui a demandé de siéger au Comité présidentiel sur la crise financière mondiale.

En 2012, Tony a reçu l’Honneur National de Commandeur de l’Ordre du Niger (CON) pour son service dans la promotion de l’entreprise privée. A la 5e édition du Forum Economique annuel du Conseil National du Patronat Ivoirien, Académie CGECI, (CGECI) à Abidjan en avril 2016, il a reçu un Lifetime Achievement Award. La même année, il reçoit le prix de « l’homme nigérian de l’année ». En 2019, il a reçu l’Ordre du mérite national de la productivité du Nigeria.

En 2020, TIME Magazine l’a nommé l’un des principaux investisseurs et philanthropes d’Afrique. Et la même année, il fera partie des 100 personnes les plus influentes du monde, une liste annuelle publiée par le magazine TIME100.

Danielle N.

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