Portrait Cadre /CEO : Nassef Sawiris, le digne héritier d’un empire familial
Milliardaire Égyptien, il est le digne héritier d’un empire familial fondé par son père. A la tête du groupe Orascom, Nassef Sawiris a su tracer son propre chemin pour devenir, selon le prestigieux classement Forbes, l’homme le plus riche d’Égypte en 2023. Avec une fortune personnelle estimée à 6,7 milliards USD, son parcours est celui d’une ascension exceptionnelle, riche d’enseignements et de succès.
Né le 19 janvier 1961 à Assouan, en Égypte, Nassef Sawiris est le dernier des trois fils de la famille Sawiris, la plus riche d’Egypte. Discret, presque effacé, au milieu des autres dirigeants de son groupe, il a été élevé dans un environnement où entreprendre faisait partie du quotidien. Cette exposition précoce au monde des affaires a sans aucun doute façonné sa vision et son ambition.
Après des études aux États-Unis, à l’Université de Chicago où il décroche un diplôme en économie, Nassef Sawiris rejoint l’entreprise familiale de BTP Orascom Construction Industries en 1992 avant d’en prendre la tête en 1998. Nassef n’a pas seulement hérité d’un nom de famille célèbre, mais aussi d’une responsabilité : porter l’héritage familial à des sommets encore plus élevés.
Sa gestion du groupe Orascom, un coup de maître !
Cette entreprise, Nassef Sawiris l’a fait prospérer à partir d’Orascom Construction Industries, le pôle BTP du groupe Orascom. Fondé dans les années 1960 par son père, Onsi Sawiris, il a depuis évolué à la fois dans les télécoms (sous la houlette de Naguib Sawiris) et le tourisme (avec Samih Sawiris). Aux manettes de ce géant de la construction à partir du milieu des années 1990, Nassef le transforme d’abord en un groupe actif un peu partout sur le continent. En parallèle, il le diversifie dans le ciment, d’abord en Égypte dès 1999, puis en Algérie, aux Émirats arabes unis, au Pakistan, et même en Corée du Nord.
En moins d’une décennie, la capacité de production de la division ciment passe de 1,5 million de tonnes à 35 millions pour une rentabilité largement comparable à celles des plus profitables des opérateurs de télécoms. En 2007, lorsqu’il vend Orascom Cement (dont il détient 60 %) à Lafarge, il touche une partie des 6 milliards d’euros en cash et perçoit surtout 2,8 milliards d’euros sous forme d’actions dans le groupe français. Depuis, il est le deuxième actionnaire du géant du ciment.
Nassef Sawiris utilise ensuite cette manne pour consolider son empire, qui repose sur le ciment et la construction, avec un troisième pilier : les engrais. En 2008, Orascom acquiert en effet la totalité du capital d’Egyptian Fertilizers Company, un géant de la production d’engrais azotés. Après un développement important, notamment aux États-Unis, l’activité d’engrais azotés représente aujourd’hui la partie principale de la fortune de Nassef Sawiris, avec une valorisation à plus de 2,5 milliards de dollars.
L’entreprise étend désormais son activité à la production de méthanol (un autre dérivé du gaz naturel très utilisé dans la fabrication de produits chimiques (matières plastiques, peinture, etc.) et de plus en plus comme carburant automobile) et d’hydrogène pour les transports ou des clients industriels.
« Au cours des trois dernières années, notre priorité numéro un a été de devenir un acteur énergique de la monétisation du gaz aux États-Unis », confiait Nassef Sawiris au journal de la Wharton School, il y a quelques années.
Outre ses activités entrepreneuriales, Nassef Sawiris est actionnaire à 6 % d’Adidas, à 5 % de la société Madison Square Garden Sports, propriétaire des équipes NBA Knicks et NHL Rangers, et a pris récemment la présidence du club anglais de football Aston Villa, aux côtés de Wes Edens.
Il est également reconnu pour sa contribution à la culture et à la société égyptienne. Son engagement dans diverses œuvres caritatives et son soutien aux arts témoignent de sa conviction que la richesse doit aussi servir le bien commun.
Une source d’inspiration
Âgé de 63 ans et père de quatre enfants, Nassef Sawiris représente aujourd’hui, une source d’inspiration non seulement pour les entrepreneurs égyptiens, mais aussi pour ceux du monde entier. Sa capacité, à maintenir l’équilibre entre tradition familiale et modernité économique fait de lui un modèle de réussite dans un monde en constante évolution.
Danielle N.
