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L’impact des transferts de fonds en Afrique

Il y a plus de 287 millions de migrants dans le monde aujourd’hui. Nombre d’entre eux envoient régulièrement de l’argent aux familles qu’ils ont laissé derrière eux, car ils savent à quel point ce soutien économique peut faire la différence. Ainsi, l’argent qu’ils envoient a un impact puissant non seulement sur les personnes et les familles qui le reçoivent, mais aussi sur des économies entières, contribuant de manière significative au PIB de nombreux pays en développement.

Les envois de fonds vers les pays en développement attirent de plus en plus l’attention à cause de leur volume croissant et de leur impact dans les pays bénéficiaires. En 2015, les migrants ont transféré près de 450 milliards de dollars dans des pays en développement, dont 40 % en zones rurales, apprend-on.

Les envois de fonds, une bouée de sauvetage vitale pour l’Afrique

Les envois de fonds contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de différentes manières : au niveau des ménages, les envois d’argent aident les familles à scolariser leurs enfants, à payer les dépenses de santé (accès aux médicaments, aux soins préventifs et aux produits d’assurance-maladie) et de nourriture.

Au niveau communautaire, l’argent envoyé par les migrants permettrait par exemple à une personne de créer une activité génératrice de revenus. En zone rurale, cet argent aiderait un jeune homme ou une jeune femme à louer un tracteur, afin qu’il ou elle puisse travailler dans une ferme. Il n’aiderait pas seulement un individu, mais toute sa communauté. Dans les communautés rurales, la moitié des envois de fonds sont donc consacrés aux dépenses liées à l’agriculture.

Les envois de fonds répondent donc à de nombreux besoins fondamentaux des ménages et favorisent l’acquisition de compétences et d’opportunités grâce à l’éducation et à l’esprit d’entreprise. Ces ressources s’avèrent transformatrices tant pour les ménages que pour les communautés locales. Grâce à des initiatives telles que le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, la communauté internationale reconnaît désormais les envois de fonds comme un soutien vital pour des centaines de millions de personnes à travers le monde et travaille à renforcer leur impact sur les familles et les communautés.

Relevons ici que les envois de fonds dans le monde ont augmenté de 51 % au cours des dix dernières années. Selon le président de la FIDA, Gilbert Houngbo, en 2017, les envois d’argent devraient atteindre 454 milliards de dollars. « Mais le montant ne dit pas tout car il faut considérer également l’impact que ces dollars ont sur le quotidien de ceux qui les reçoivent. Les milliards de dollars transférés dépassent le montant de l’IDE (investissement direct étranger) et de l’APD (aide publique au développement) dans la plupart des pays. Il faut donc cesser de considérer cela comme un simple transfert d’argent. C’est une contribution importante au développement », déclarait-il dans une interview accordée à Afrique Renouveau. 

L’impact potentiellement négatif des envois de fonds sur l’activité économique

Au-delà, du fait que les envois de fonds en Afrique constituent une bouée de sauvetage pour les familles et la communauté entière, les flux d’envois de fonds peuvent entre autres réduire les efforts de travail ou entraîner un chômage volontaire. Prenons l’exemple d’un immigré aux États-Unis qui envoie régulièrement de l’argent aux membres de sa famille au Cameroun. Si ses bénéficiaires sont au chômage ou aux sous-employés et que le montant envoyé est supérieur au salaire de réserve du Cameroun, les premiers peuvent choisir de travailler moins ou de ne pas intégrer le marché du travail. Cela aurait un impact négatif sur le PIB du Cameroun.

De même, les transferts de fonds peuvent également encourager la consommation ostentatoire et une culture de la dépendance. De tels effets négatifs peuvent rendre difficile la réalisation de l’ensemble des effets potentiellement positifs des envois de fonds dans les pays bénéficiaires.

En somme, au-delà des besoins fondamentaux, les envois de fonds contribuent largement à la prospérité des familles et à la promotion du développement à plus long terme de communautés entières. Leur potentiel en tant que source d’investissement est de plus en plus reconnu. D’après une analyse de 71 pays en développement, il y aurait des conséquences positives quant à la réduction de la pauvreté grâce aux envois de fonds. Une augmentation de 10 % des envois de fonds par habitant entraînerait en effet une baisse de 3,5 % des pauvres dans la population. Dans les communautés rurales, la moitié des envois de fonds sont consacrés aux dépenses liées à l’agriculture. L’investissement des revenus des migrants dans les activités agricoles crée ainsi des opportunités d’emploi. Cependant, on enregistre aussi un impact potentiellement négatif des envois de fonds sur l’activité économique.

Notons que la Journée internationale des envois de fonds à la famille a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies et est célébrée le 16 juin. Cette journée rend hommage à plus de 200 millions de travailleurs migrants, hommes et femmes, qui envoient de l’argent à plus de 800 millions de membres de leur famille. Cette journée souligne également la grande résilience des travailleurs migrants face à l’insécurité économique, aux catastrophes naturelles et climatiques et à une pandémie mondiale. Cette journée est désormais reconnue au niveau mondial et constitue une initiative clé du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (objectif 20), qui préconise la réduction des coûts de transfert et une plus grande inclusion financière grâce aux transferts de fonds.

Danielle N.

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