Entrevue avec Nangue Kapnang Lydie, fondatrice de l’entreprise « Les épices du Mboa »
Elle nous accompagne dans nos cuisines. Nostalgique des saveurs de son enfance, Lydie Kapnang a fondé l’entreprise « Les Épices du Mboa », qui importe les précieux parfums de son Cameroun natal. Sans sel, sans sucre, sans gluten, sans noix, sans colorant, sans arôme artificiel, sans conservateur et sans aucune essence animale, « Les épices du Mboa » peuvent être utilisées pour une cuisine rapidement, bien et surtout de bon goût. Dans cette entrevue qu’elle a accepté de nous accorder, elle nous dresse son parcours en tant que femme entrepreneure.
ABIx : Bonjour Lydie Kapnang !
Mme Nangue Kapnang Lydie : Bonsoir, je vous remercie encore une fois pour l’opportunité.
ABIx : Qui êtes-vous ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Je suis Nangue Kapnang Lydie, entrepreneure d’origine camerounaise. Je suis épouse et mère de 3 jeunes enfants, je vis au Québec depuis plusieurs années. Je suis la fondatrice de l’entreprise « Les Épices du Mboa ».
ABIx : Quel est votre parcours ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Après ma licence professionnelle en informatique obtenue à l’université des Montagnes à Bagangté au Cameroun, je poursuis mes études en master informatique en Allemagne. Puis j’immigre au Canada. Je m’inscris à l’université de Sherbrooke et j’obtiens un baccalauréat en administration des affaires en 2016.
ABIx : Quels sont vos antécédents professionnels ou personnels qui ont influencé sa décision de devenir entrepreneure ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Après mes études, je travaille comme conseillère au support technique pour l’entreprise Sherweb à Sherbrooke pendant un an, puis je déménage au Québec pour travailler comme analyste de l’information et des données administratif pour le gouvernement du Québec.
En 2019, je créé l’entreprise « Les épices du Mboa ». Il faut dire que j’ai toujours mené des activités parallèles pendant mes études secondaires et universitaires, le choix du secteur d’activité dans lequel je voulais me lancer, c’est juste préciser avec le temps.
ABIx : Quel est le domaine d’activité de votre entreprise ? Quels sont les produits ou services que vous proposez ?
Mon entreprise est dans la transformation alimentaire. J’importe et je transforme les épices africaines et du Cameroun en particulier.
ABIx : Quelle est votre vision en tant qu’entrepreneure pour votre entreprise ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Ma vision, je préfère parler de ma mission, c’est de permettre aux gens d’ici et d’ailleurs de découvrir l’Afrique par son immense diversité culinaire. Permettre à nos enfants qui naissent et grandissent ailleurs de connaître notre culture, leur transmettre les recettes ancestrales. Mon projet vise également à combler la nostalgie des plats de notre enfance, pour les personnes qui ont quitté leur pays d’origine depuis longtemps.
ABIx : Quels sont vos objectifs à court et à long terme ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Mes objectifs à long terme sont : permettre au plus grand nombre de personnes d’ici et d’ailleurs de connaître les épices africaines et camerounaises en particulier et les intégrer dans leur cuisine. Hisser les épices africaines en générales et camerounaises en particulier aux standards de la haute gastronomie.
ABIx : Quelles sont les valeurs et les principes qui vous animent en tant qu’entrepreneure ? Comment ces valeurs se reflètent-elles dans votre entreprise ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Les valeurs que j’aimerais véhiculer sont celles de la personne que je suis en tant qu’être humain. Le respect, le partage, l’acceptation de l’autre, le travail, la loyauté.
Ma mission d’entreprise reflète exactement ces valeurs, car en ce moment, on parle beaucoup de vivre ensemble, il est important d’apporter ma contribution au développement de la communauté. La plupart du temps, le rejet de l’autre vient de l’ignorance. Alors je participe à ma manière à éduquer mon pays et ma communauté d’accueil. Je leur apprends à connaître les saveurs d’ailleurs, car je crois que la connaissance de l’autre contribue fortement à son acceptation.
ABIx : Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ou que vous avez rencontrées dans votre parcours ? Comment les avez-vous surmontées ou encore comment surmontez-vous vos difficultés ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : La première difficulté est que je me suis lancé dans un domaine pour lequel je n’avais pas de formation à priori. Pour surmonter cette difficulté, je suis allé faire une formation en démarrage d’entreprise et une formation en transformation alimentaire.
Une autre difficulté que je rencontre est que toutes les matières premières que j’utilise sont issues de l’importation. Donc il faut pouvoir gérer les coûts et l’approvisionnement.
Enfin, le produit est nouveau, il faut beaucoup travailler sur l’éducation des masses afin de leur présenter les produits et de leur apprendre à les intégrer dans leurs plats.
ABIx : Quel est votre impact en tant qu’entrepreneure dans la communauté ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Dans le domaine la transformation alimentaire, je crois être parmi les premiers à transformer les épices dans la communauté et surtout à les sortir de la communauté africaine. Je suis fière de savoir qu’il y’a d’autres qui se sont également lancer, ça montre qu’il y a un intérêt pour le domaine et surtout que j’ai pu inspirer des gens.
ABIx : Quelle est la plus-value que votre entreprise apporte dans la vie des gens ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : La valeur ajoutée de mes produits ; Les Épices du Mboa sont l’une des rares gammes d’épices sur le marché avec à la fois des ingrédients cent pour cent naturels organiques et végétales, sans sel, sans sucre, sans gluten, sans noix, sans aucun ajout artificiel, aucune essence animale. Tous les courants alimentaires peuvent donc consommer nos produits, carnivores, végétariens, végans, halal et autres, tout le monde trouve son compte.
Avec Les Épices, ce sont des mélanges d’épices prêts à consommer, qui permettent aux utilisateurs de cuisiner rapidement et bien. Le fait qu’il n’y a pas de sel dans nos produits permet à chacun de contrôler sa consommation de sel. Avec Les Épices du Mboa, tout le monde est cordon bleu !
ABIx : Quels sont les défis futurs que vous devez relever pour faire croître votre entreprise ? Comment envisagez- vous de les surmonter ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Le premier défi est de pouvoir automatiser la production. C’est une question de temps. Si on arrive à s’assurer que nos épices deviennent un utilitaire dans toutes les cuisines, on pourra facilement lever des fonds pour aller monter une usine de production. Automatiser la production nous aidera également à réduire les coûts de production et produire en grand volume pour pouvoir couvrir un plus grand marché.
Un autre défi est de pouvoir trouver des ressources prêtes à travailler pour grandir ensemble, car comme toutes les jeunes entreprises, on a besoin de bras ou de cerveaux supplémentaires, mais on n’a pas toujours les moyens de supporter la charge salariale. Pour le moment, à court et moyen terme, j’embauche des pigistes pour combler des besoins particuliers. Je continue à me former pour pouvoir répondre à certains besoins en attendant de pouvoir embaucher.
ABIx : Quelles sont vos compétences et qualités clé qui ont contribué à votre succès ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Pour le moment, je ne me considère pas encore vraiment comme entrepreneure à succès, mais si je continue, c’est à force du travail, de la détermination, de la patience. Je suis consciente de la mission que je me suis donnée, alors je trace mon chemin et je prends les marches une à la fois en direction du sommet.
ABIx : Comment peut-on s’inspirer de votre parcours pour réussir en tant qu’entrepreneur ?
Mme Nangue Kapnang Lydie : Pour s’inspirer de mon parcours, il faut regarder d’où je suis partie à ou je suis rendu aujourd’hui. C’est vrai que je ne suis pas encore une multinationale ou que je ne suis pas encore dans beaucoup de magasins, mais on peut voir l’évolution. Pour quelqu’un qui s’est lancé dans un domaine qui n’a rien à voir avec son parcours académique ou professionnel, on comprend simplement que quand on a un projet, on peut s’outiller et le démarrer, à force de travailler et d’y croire ; on finira par arriver.
J’ai foi que les choses vont aller de mieux en mieux, alors je continue à me former, à travailler et surtout à bien m’entourer.
Merci de m’avoir donné l’opportunité de parler de mon projet, merci pour ce que vous faites pour les entrepreneurs de la communauté. Au plaisir de vous rencontrer bientôt.
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Danielle N.