Échos de la diaspora : Massira Keita, l’autodidacte !
Artiste, illustratrice, dessinatrice, designer textile engagée et talentueuse, Massira Keita dessine des silhouettes de femmes, d’hommes et d’enfants portant des Wax. Sa signature est que ces personnages n’ont pas de visage. Portrait d’une femme qui veut marquer l’histoire de son continent et du monde noir.
Titulaire d’un bac +5 en communication digitale, elle n’a pas fait d’études d’arts graphiques ou de stylisme, mais pourtant est la « best » dans son domaine. Massira a appris à dessiner toute seule, et ce, depuis son enfance. Mais tout a commencé en 2006 selon elle. « Je préparais le Bac (ES). Au lycée, on arrête les arts plastiques et ça devient une option. Le mercredi après-midi, j’allais au lycée pour faire mes devoirs et une fois finis, je montais dans la salle d’arts plastiques qui se situait sous les toits.
Tout le matériel était à notre disposition gratuitement et ce lieu était une vraie caverne d’Ali Baba : plumes, sable, sèche-cheveux, peintures, feutres, de quoi développer notre créativité. Mon enseignante était Mme Médina, et on l’appréciait tous. Elle ne nous faisait que des remarques ou des critiques justes. À l’époque et encore maintenant, j’avais pleins de chutes de tissus, et je savais que j’avais envie de les intégrer à mes planches pour les présenter à l’option arts plastiques du bac. C’est ce que j’ai fait, ça a été un véritable plaisir de travailler dessus », raconte-t-elle dans une interview accordée à myafroweek en 2016.
Aujourd’hui, à l’aide d’une tablette graphique, du logiciel sketchbook, ainsi que de photos de tissus wax, cette Française d’origine ivoirienne installée à Paris, s’inspire ou crée des tenues issues de son imagination. Elle s’inspire ainsi d’une mode à la fois contemporaine et africaine, le wax ayant une place importante dans ses œuvres. Coloré et inspirant, il est le point de départ de toute création Massira.
Massira Keita dessine donc des silhouettes de femmes, d’hommes et d’enfants portant des Wax. « Ma signature est que ces personnages n’ont pas de visage. On peut tous s’identifier », confie-t-elle. En plus du dessin, elle réalise ses propres motifs qui sont imprimés sur du tissu pour en faire des tenues et accessoires. Ses créations sont disponibles sur différents supports (t-shirt, sac, sweat, coques de téléphone…).
La jeune femme, à travers ses créations veut montrer aux futures générations que tous les métiers, notamment ceux qui touchent à la création sont accessibles. En tant qu’entrepreneur Noire, elle constate que sa communauté n’a pas les clés, ni de modèles assez proches d’eux sur lesquels s’appuyer. « Je dirai, que ça t’apprend à te débrouiller si tu veux réussir. Je pense que tout le monde a sa place, le plus important est d’être honnête, d’aimer ce qu’on fait et d’essayer de trouver sa place ».
Danielle N.