Cadre /CEO : Johann Rupert, le plus fortuné homme d’Afrique du Sud, un entrepreneur du luxe
Homme d’affaires sud-africain, il est le président de la société suisse de produits de luxe, Richemont. Récemment, sa valeur nette a augmenté de manière significative atteignant ainsi un impressionnant total de 10,3 milliards de dollars. Cette fulgurante progression a consolidé sa position en tant qu’homme le plus riche d’Afrique du Sud et le deuxième du continent, derrière le Nigérian Aliko Dangote, selon Forbes.
Né et élevé dans la paisible bourgade viticole de Stellenbosch, près du Cap, Johann Rupert est l’héritier de son père Anton, qui a fondé le conglomérat sud-africain Remgro. Johann Rupert a étudié l’économie et le droit des sociétés avant de s’envoler pour New York à la Chase Manhattan Bank puis de travailler chez Lazard Frères.
En 1979, il rentre au pays pour fonder la Rand Merchant Bank. Son goût pour les affaires, il l’a sans doute hérité de son père, Anton Ruppert, qui a commencé dans le vin et le tabac, établissant sa société Rembrandt en 1948, et se diversifiant au fur et à mesure.
Le groupe paternel met d’ailleurs un pied dans le luxe grâce à Johann qui, encore en terre newyorkaise, propose à son père d’entrer au capital de Cartier. En 1985, il rejoint le groupe Rembrandt pour épauler son père. Afin d’éviter les sanctions liées à l’apartheid, le duo décide de séparer les actifs sud-africains, des actifs étrangers. Les premiers seront regroupés au sein de Remgro, les derniers donneront naissance au groupe Richemont en 1988.
Devenu PDG de Richemont, Johann Rupert a immédiatement démarré avec une vision audacieuse : créer un conglomérat qui abriterait certaines des marques de luxe les plus prestigieuses au monde. Cette vision s’appuie sur une stratégie d’acquisition d’entreprises dotées d’un riche patrimoine et d’une marque forte.
L’une des premières grandes marques de luxe à rejoindre le conglomérat fut Cartier. La relation entre les Rupert et Cartier remonte à la fin des années 1960, mais ce n’est qu’en 1993 que Richemont acquiert une participation majoritaire dans la marque de luxe. Cette acquisition n’était pas seulement une transaction commerciale ; il s’agissait d’une déclaration d’intention, illustrant l’ambition de Richemont de jouer un rôle de premier plan sur le marché du luxe.
En 1996, Rupert a pris une autre mesure importante en acquérant Vacheron Constantin, l’un des plus anciens horlogers de luxe au monde, fondé en 1755. Cela a été suivi par l’acquisition de Van Cleef & Arpels en 1999, une entreprise de joaillerie parisienne réputée pour son savoir-faire et ses créations innovantes. Au cours des années 2000, Richemont s’est élargi pour inclure des marques comme IWC Schaffhausen, Hackett London et Roger Dubuis, jetant les bases de ce qu’est Richemont aujourd’hui : la troisième plus grande entreprise de luxe au monde en termes de valeur marchande et de chiffre d’affaires.
L’homme d’affaires d’origine afrikaner a également créé la Rand Merchant Bank et l’opérateur Vodacom, qu’il revendra par la suite au Britannique Vodafone. Sa principale réussite entrepreneuriale reste néanmoins associée au groupe Richemont, numéro deux mondial du luxe (Cartier, Van Cleef & Arpels, IWC, Jaeger-LeCoultre…), qu’il préside.
Danielle N.
