Échos de la diaspora : Hussein Suleiman, Jefferson Osei et Abderrahmane Trabsin, fondateurs de Daily Paper
Célébrer l’héritage et la richesse de l’Afrique, voilà le défi réussi et plein d’audace que s’est imposé Daily Paper. Une success story qui prend forme en 2012 grâce à un trio de choc, composé d’Abderrahmane Trabsini, originaire du Maroc, Hussein Suleiman originaire de Somalie et Jefferson Osei originaire du Ghana. Diaspora ou nomades modernes, les 3 designers ont su redéfinir les codes du streetwear en montrant que la musique, la culture et la mode ne faisaient qu’un. Enchaînant collaborations et collections engagées, Daily Paper a affirmé sa position d’avant-gardiste en élevant les outfits de la street au rang d’art moderne. Portrait de ces designers qui brisent les frontières et disruptent les dogmes du streetwear.
Abderrahmane Trabsini a toujours été un créatif. Il a fait plusieurs écoles d’art, mais n’a jamais su ce qu’il voulait vraiment faire de sa créativité. « J’aime la publicité, j’aime le graphisme, j’aime beaucoup de choses différentes. Le lancement de Daily Paper a été pour moi un véritable déclic. J’aime créer des choses, c’est une meilleure façon de dire que j’aime créer des vêtements », affirme-t-il dans une interview accordée à lofficiel.be en juin 2023.
Hussein Suleiman, Jefferson Osei et Abderrahmane Trabsin se considèrent comme des nomades modernes. Les fondateurs de Daily Paper voyagent beaucoup, étudient les autres marques et vont très souvent aux Fashion Weeks. La mode étant un secteur en constante évolution, ils regardent ce qu’ils ont, et comment ils peuvent le développer. Les voyages sont donc pour eux une source majeure d’inspiration.
L’histoire de Daily Paper
Daily Paper est une marque de mode et de lifestyle basée à Amsterdam. Inspiré par les racines africaines de ses fondateurs, l’histoire de Daily Paper commence en 2008. « Daily Paper était un blog. Son nom s’inspirait de la chanson « Mouths to feed » de Ludacris, et des paroles « Can’t keep up with news but I get that Daily Paper ». Daily Paper est une métaphore de la quête quotidienne à l’argent. Un jour, on a eu l’idée de faire des produits dérivés. On est allé chez American Apparel, on a acheté des vêtements, on a mis un logo dessus et on les a vendus à nos amis et à notre famille. C’était le début du voyage », raconte Abderrahmane. La marque est créée en 2012 dans le but de rendre hommage à l’héritage de la culture africaine avec des designs contemporains et des classiques de la mode masculine.
En 2015, la marque lance sa propre ligne pour femmes en plus de la ligne de vêtements pour hommes. Avec deux collections par an, le label présente des designs intemporels et des coupes modernes combinés à des éléments, imprimés et couleurs traditionnels africains. Daily Paper collabore régulièrement avec des photographes, des musiciens, des artistes contemporains, des initiatives liées au football en Afrique et d’autres marques comme Adidas, Puma Havaianas pour créer de nouveaux produits.
Aujourd’hui, Daily Paper est l’une des marques de créateurs européens dont la croissance est la plus rapide sur le marché. Les collections sont disponibles en ligne sur son propre site web et en magasin dans les trois boutiques phares de Daily Paper à Amsterdam, Londres et New York. En outre, la marque est distribuée par certains des plus grands détaillants de luxe du monde, tels que Selfridges, Browns, Galeries Lafayette et Farfetch.
L’objectif pour l’Afrique
Actuellement, l’objectif pour Abderrahmane Trabsini et ses compagnons est de trouver un moyen de fabriquer des vêtements en Afrique, et de créer une ligne de vêtements « Made In Africa ». « Je pense que ce sera un bon début. Nous avons ouvert nos magasins en nous basant sur la data. “Londres marche bien en ligne, commençons par ouvrir un pop-up puis ouvrons un magasin”. Aujourd’hui, notre plus grand rêve est de fabriquer des vêtements en Afrique », a dit le cofondateur de Daily Paper.
C’est grâce à leur passion, leur ADN fort, leur histoire forte, un objectif clair et leur persévérance qu’Hussein Suleiman, Jefferson Osei et Abderrahmane Trabsin sont aujourd’hui connu à travers le monde. Ils écrivent leur histoire et sont encore loin de la terminer.
Danielle N.