Comment améliorer l’accès au financement des PME ?
L’accès au financement constitue la principale contrainte rencontrée par les PME. Malgré leur poids dans les économies locales et en dépit de leur rôle moteur en termes de développement économique, les PME ont un accès très limité au marché des financements. La raison principale reste la fragilité financière de leur entreprise. L’objectif de cet article est de donner quelques éléments permettant de comprendre pourquoi les acteurs du système financier ne sont pas en mesure de répondre aux besoins des PME, puis d’envisager les perspectives d’amélioration.
D’après l’Insee, une PME est une entreprise de moins de 250 personnes, réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros, dont le total du bilan ne dépasse pas les 43 millions d’euros. Les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle clé dans la plupart des économies, en particulier dans les pays en développement. Mais plus de 50 % d’entre elles peinent à trouver des financements. Or, leur insuffisance entraine leur dépérissement voire même leur fermeture.
Le secteur bancaire explique la raison pour laquelle les Petites et moyennes entreprises (PME), ont du mal à trouver des financements. Tout d’abord, comme souligné par l’OCDE (Kauffmann, 2005) et le FMI (2006), l’absence de normes comptables ainsi que l’insuffisance de cabinets comptables indépendants, compétents et crédibles ont un impact sur la qualité de l’information financière transmise aux banques.
De plus, au niveau des PME, les frontières sont souvent poreuses entre actifs de l’entreprise et patrimoine personnel de l’entrepreneur, crédit personnel et crédit professionnel, ce qui rend plus difficile pour le banquier d’apprécier la capacité de remboursement de son emprunteur.
Par ailleurs, les entrepreneurs peuvent avoir un intérêt à diffuser une information financière très restreinte, voire erronée, afin d’échapper à la fiscalité. Cette situation est largement observée en Afrique Centrale, où les PME ont même une forte propension à passer dans le secteur informel pour échapper au harcèlement fiscal.
Enfin, il n’existe souvent aucun outil permettant aux banques de connaître les comportements de paiement de leurs nouveaux clients.
Perspectives d’amélioration
Les contraintes réglementaires ne doivent pas continuer d’être un obstacle pour accompagner les PME. Des solutions alternatives existent. L’application des principes de la micro finance au financement des PME est certainement une voie porteuse de potentiel. De même, le développement de produits de crédit permettant aux prêteurs d’être mieux sécurisés, ainsi que la multiplication des fonds de garantie auraient également un impact très positif sur le financement des PME. Il faut donc se rapprocher des bailleurs de fonds qui peuvent accorder des ressources longues pour financer les PME.
Par ailleurs, les besoins de financement varient selon la nature des PME et les banques classiques ne sont pas toujours en mesure d’offrir les solutions les plus adaptées. Les PME opérant dans l’agriculture et dans l’agro-industrie par exemple sont très consommatrices de crédits de campagne et de crédit-stockages (l’emprunt est garanti par la production stockée). Si les banques classiques peuvent offrir ce type de crédit (au Kenya et en Zambie par exemple), les coopératives agricoles ou les banques agricoles de développement apparaissent néanmoins plus appropriées pour monter ces financements et maîtriser les risques afférents.
De même, les sociétés d’affacturage (discounting, warehousing, factoring) qui proposent de financer le besoin en fonds de roulement en se garantissant sur des stocks et autres actifs liquides, sont particulièrement adaptées aux PME agro-industrielles ainsi qu’aux PME dans l’industrie en général.
Danielle N.