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Portrait entrepreneur : Ulrich Sossou, le Serial entrepreneur Béninois

Partit de rien, il construit peu à peu un empire. Surnommé « Steve Jobs » par ses compatriotes, il crée des solutions innovantes pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne. À son actif, il compte plusieurs solutions digitales à impact positif sur les entreprises et les populations. Portrait d’Ulrich Sossou, le jeune entrepreneur béninois qui aide des créateurs à gagner de l’argent en faisant ce qu’ils aiment.

Fils d’une commerçante et d’un médecin, Ulrich Sossou a grandi dans un milieu plutôt ouvert, cultivé et privilégié. « Ma mère vendait, entre autres, des boissons qui, malgré les coupures de courant, étaient toujours fraîches parce qu’elle gérait bien son processus, de A à Z », raconte-t-il.

Après son baccalauréat, il a eu recours à Internet pour rechercher des possibilités de bourses dans des universités américaines et canadiennes. Ulrich a rapidement découvert quelque chose qui changerait le cours de sa vie : le pouvoir d’Internet. « C’était de 2006 à 2008 environ. Je n’avais pas d’argent pour m’acheter un ordinateur, je n’avais même pas assez d’argent pour payer les heures au cyber. M’acheter un ordinateur et prendre une connexion à la maison étaient hors de prix. J’ai donc dû travailler à partir d’un cyber café pendant environ deux ans. La majorité de mon argent servait à payer le cyber, et en plus, j’avais des heures de navigation gratuites en aidant le gérant du cyber à maintenir leurs ordinateurs et leur réseau », raconte-t-il.

Ulrich continue toutefois ses études et obtient un master en génie industriel à l’Institut régional du génie industriel, des biotechnologies et sciences appliquées (Irgib-Africa). Pour financer ses études, il a travaillé à son compte en conseillant des entrepreneurs dans leurs projets numériques. Parmi ses clients, l’université américaine Stanford, qui lui commande la conception d’une plateforme de cours en ligne. Montant du contrat : 7 600 euros soit 5 millions de F CFA, qu’il réinvestit dans de nouveaux développements.

Un Serial, entrepreneur

Après son expérience avec l’université américaine Stanford, Ulrich Sossou ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Il crée notamment en 2010, Takitiz, une société de solutions numériques qu’il revend en 2011 et, trois ans plus tard, FlyerCo, un site d’édition de flyers destiné aux agents immobiliers, qui, à sa vente, en avril 2016, affichait plus de 10 000 utilisateurs et un chiffre d’affaires annuel de 60 millions de F CFA.

En 2014, avec son compatriote Senam Beheton, Ulrich fonde TekXL, dont il est directeur technique. En août 2015, c’est le lancement du magazine en ligne « Ecce Africa », consacré à l’innovation sur le continent, à la conception duquel Ulrich Sossou a travaillé avec, entre autres, Marie-Cécile Zinsou.

En septembre 2016, il lance Botamp, le service en ligne qui permet d’automatiser et de personnaliser les techniques de marketing digital via les applications de messagerie comme Messenger ou WhatsApp. « Ma plus grande passion, c’est de résoudre des problèmes de la vie quotidienne, ce qui conduit à la création d’entreprises pour assurer la pérennité de ces solutions », affirme le jeune entrepreneur.

« J’aide des créateurs à gagner de l’argent en faisant ce qu’ils aiment »

Ulrich définie donc son métier par rapport à l’impact qu’il a sur les gens avec lesquels il travaille. « J’aide des créateurs à gagner de l’argent en faisant ce qu’ils aiment. Je forme des personnes qui auraient été au chômage aux nouveaux métiers du numérique. J’aide des entreprises à créer des produits pour réaliser leur mission, des organisations à but non-lucratif à être plus efficaces, etc. Toutes ces personnes, entreprises, organisations, le but de ma collaboration avec elles, c’est de les rendre plus riches, non seulement en argent, mais aussi en connaissance, en bonheur, en liberté, etc. », dit-il.

Sa motivation, c’est de trouver des solutions aux problèmes que les gens rencontrent tous les jours. « Aujourd’hui, le numérique est la façon de le faire rapidement sans utiliser de grandes ressources. Le numérique, c’est la façon de développer l’Afrique sans des milliards de dollars d’investissement. La lumière que je vois au bout du tunnel pour le continent africain en particulier, et pour la condition humaine en général, c’est ce qui me motive », indique le trentenaire.

Quand on lui pose la question de savoir, quelles sont pour lui ses grandes réalisations, le Béninois, avec humilité, dit qu’il ne peut citer une parce qu’il n’en voit pas. Pour lui, il s’efforce constamment de faire que chaque chose qu’il réalise soit plus grande que la précédente. Selon lui, ses grandes réalisations sont celles à venir.

Cependant, Ulrich Sossou reconnaît qu’il y a quelques événements qui l’ont inspiré : son premier contrat pour un client à l’international en 2006 qui lui a fait comprendre qu’il était possible d’avoir des clients dans le monde entier ; la conception d’une plateforme de cours en ligne pilote pour l’Université de Stanford, la meilleure université en Informatique, en 2011-2012, qui lui a montré que ses compétences étaient rares et appréciées ; la conception d’une application web pour faciliter la création de pages de ventes pour un client au Royaume-Uni en 2013 qui lui a rapporté plus de 3 milliards de F CFA (5 millions de dollars) de revenus en moins de 6 mois.

Loin de se contenter de ce qu’il a et dormir sur ses deux oreilles, Ulrich envisage de participer à la création en Afrique francophone d’écosystèmes de start-ups de classe mondiale au cours des 5 prochaines années. « Si nous réussissons, dans 5 ans, il y aura plusieurs entreprises avec des centaines de millions de dollars (centaines de milliards de francs CFA) de capitalisation à Cotonou, à Dakar, à Libreville, et autres grandes villes d’Afrique francophone. Ces entreprises emploieront des milliers de personnes. »

Ulrich Sossou conseille ainsi les jeunes d’apprendre quelque chose de nouveau chaque jour. « Apprendre permet d’élargir le champ des possibilités, de créer de nouvelles opportunités. Apprendre permet d’entrevoir la lueur au bout de la route qui nous permet d’avancer et de réussir. Le second conseil, c’est de ne pas sombrer dans le désespoir. »

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Danielle N.

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