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Portrait cadre/CEO : Mostafa Terrab, patron d’OCP, l’homme des missions impossibles !

En moins de 20 ans, Mostafa Terrab, patron d’OCP, a transformé une société d’extraction de roches à un grand producteur d’engrais. Portrait d’une personnalité reconnue au niveau international.

Si le groupe OCP peut aujourd’hui s’enorgueillir de compter sur le plan international, c’est à force d’un travail de longue haleine entamé dès février 2006 par son PDG Mostafa Terrab. Auparavant, c’était une société opaque, agissant en « banque centrale » de la roche, se contentant de fournir le minerai tiré du sous-sol marocain sans y apporter la moindre valeur ajoutée. Dorénavant, cette logique de « caisse noire » de l’État, comme l’appelaient certains, appartient au passé. Lequel semble lointain tant, les choses ont évolué depuis l’arrivée de ce diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

En effet, Mostafa Terrab dès sa prise de fonctions au sein d’OCP, a mis en œuvre sa propre vision des choses et ses méthodes de management, très américaines. Sous sa direction, l’OCP comptabilise 6,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2020. Il s’est totalement transformé et poursuit aujourd’hui sa mue, diversifiant ses activités, modernisant ses infrastructures et sa gouvernance, investissant dans la recherche et dans  le développement.

« Révolution verte » en Afrique

Terrab passe beaucoup de temps à Washington. Il bétonne donc ses alliances avec des puissances émergentes comme le Brésil ou l’Inde, avec lesquelles il a scellé de solides partenariats industriels. Et regarde désormais en direction du sud, en Afrique. Un continent où il veut mener une « révolution verte ». « Mostafa Terrab est convaincu que la sécurité alimentaire du monde passera par l’Afrique à long terme. Et il agit en conséquence », indique son conseiller.

L’attention portée par OCP à l’Afrique n’a fait que croître depuis 2021, lorsque la guerre en Ukraine a entraîné une pénurie d’engrais et des prix plus élevés, inabordables surtout pour les petits exploitants agricoles africains. Pour faire face à cette crise, M. Terrab explique comment l’OCP s’est engagé à répondre à la totalité de la demande africaine si nécessaire – un engagement qui a impliqué des dons ciblés d’engrais personnalisés dans environ 20 pays.

Un grand apport et une expérience enrichissante dans le secteur marocain des télécommunications

Enfant du sérail à la tête bien faite, Mostafa Terrab n’en est pas à son coup d’essai avec l’OCP. L’extraordinaire expansion du secteur des télécoms au Maroc en est une preuve. Ancien conseiller de Hassan II, il est nommé en 1998 à la tête de l’agence nationale de régulation des télécoms (ANRT), avec pour mission la libéralisation du secteur. Une tâche ardue alors que Maroc Télécom jouissait d’un monopole historique.

Déterminé, fonceur, il réussit à négocier ce virage avec beaucoup de tact et fait entrer un nouvel opérateur sur le marché : Méditel. L’opération rapporte 1 milliard de dollars (1 milliard d’euros environ alors) à l’État. Du jamais-vu à l’époque. « Le ministre des Finances avait budgétisé cette transaction à moins de 1 milliard de dirhams (92 millions d’euros environ). Personne ne s’attendait à un tel succès », se souvient un journaliste économique marocain.

Mais contrairement à ce que beaucoup auraient fait après une telle réussite, Terrab ne s’éternise pas à l’ANRT. Aux premiers signes d’interférence politicienne, l’homme claque la porte et demande au roi Mohammed VI de le décharger de sa fonction. Il s’exile alors aux États-Unis, où il a déjà passé plusieurs années, jonglant entre ses activités académiques au sein du MIT et celles d’analyste pour Bechtel Civil, célèbre compagnie d’ingénierie de San Francisco.

Le succès de la libéralisation des télécoms au Maroc, alors considéré comme un cas d’école, lui ouvre ensuite les portes de la Banque mondiale, où il est chargé des questions de régulation dans les pays en développement. Un poste qu’il occupe jusqu’au jour où Mohammed VI fait appel à lui pour redresser l’OCP, alors déficitaire, en manque de vision stratégique. Mostafa Terrab accepte le défi à une condition : « Avoir les mains libres. » Un privilège qu’il obtient.

Un homme de l’ombre

Mostafa Terrab ne se livre que très rarement dans les médias. « En quoi ma personnalité peut-elle intéresser votre lectorat ?, » demandait-il, il y a quelques années de cela, à un hebdomadaire de la place qui lui avait consacré un portrait. Celui qui dirige l’OCP depuis 2006 aime quand ce sont ses actions qui parlent pour lui.

Danielle N.

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