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La RDC pourrait bénéficier d’un investissement record de 700 millions de dollars pour transformer le méthane du lac Kivu en électricité et alimenter Goma et les localités riveraines. Mais ce méga-projet, porté par l’américain Symbion Power, reste tributaire d’un préalable crucial : la fin des violences et le retour durable de la paix dans l’Est du pays.
L’Est de la République démocratique du Congo pourrait bientôt connaître une transformation majeure sur le plan énergétique. L’entreprise américaine Symbion Power prévoit d’investir 700 millions de dollars – soit environ 393 milliards FCFA – dans la construction d’une centrale électrique de 140 mégawatts sur le lac Kivu, côté congolais, accompagnée de lignes de transmission le long de la frontière avec le Rwanda. L’objectif : exploiter les vastes réserves de méthane pour alimenter Goma et ses environs, réduisant ainsi un déficit énergétique qui freine depuis longtemps le développement économique régional.
Un projet conditionné par la stabilité
Malgré son potentiel, le projet reste suspendu à une exigence incontournable : le retrait des rebelles du M23 des zones stratégiques et une amélioration durable de la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. « Pas de centrale sans stabilité », a averti Paul Hinks, PDG de Symbion Power, dans une déclaration à Bloomberg. Cette mise en garde rappelle que toute infrastructure de grande ampleur nécessite un environnement pacifié.
Un accord économique sous médiation américaine
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un accord économique et de coopération récemment conclu entre Kinshasa et Kigali, sous l’égide des États-Unis. Les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame devraient prochainement rencontrer Donald Trump pour finaliser l’entente. Selon Massad Boulos, conseiller spécial du président américain, cet investissement illustre « l’engagement des États-Unis à soutenir le développement économique et renforcer les relations bilatérales entre la RDC et le Rwanda. »
Il faut noter que Symbion Power dispose déjà d’une expérience avérée sur le lac Kivu : l’entreprise avait mené deux projets similaires côté rwandais, cédés en 2019. Pour la RDC, la construction de la centrale pourrait durer environ 30 mois et couvrir près de 30 % des besoins énergétiques du Nord-Kivu. Cependant, tant que les 55 milliards de m³ de méthane du lac Kivu resteront inexploités faute de sécurité, cette opportunité historique pourrait disparaître.
Danielle N.