Les clients de Bange Bank en Afrique centrale ne pourront plus effectuer d’opérations via MoneyGram. Dans un communiqué publié le 5 septembre 2025, la Banque nationale de Guinée équatoriale a annoncé la suspension, pour une durée indéterminée, du service d’envoi et de réception de fonds assuré par la plateforme américaine.
Selon Emilio Moyo Avoro, directeur général de Bange, cette mesure découle d’une décision opérationnelle de MoneyGram elle-même, applicable à l’ensemble de ses partenaires en Afrique centrale : « Cette situation est due à une décision opérationnelle prise par le fournisseur externe du service dans tous les pays d’Afrique centrale. Nous sommes donc obligés de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, ce fonctionnement dans l’ensemble de notre réseau d’agences. »
La décision ne concerne pas uniquement la Guinée équatoriale. Elle s’étend également aux agences camerounaises de Bange Bank, ainsi qu’à l’ensemble de son réseau sous-régional. Pour l’heure, MoneyGram — présent dans 50 pays africains avec près de 30 000 agents actifs — n’a pas encore communiqué officiellement.
Un paradoxe pour le marché des transferts
Cette suspension intervient alors que MoneyGram s’était imposée comme la deuxième plus grande plateforme de transferts internationaux en Guinée équatoriale en 2023, derrière Western Union, selon l’Institut national de la statistique (INEGE). Le paradoxe est d’autant plus marqué que les flux repartent à la hausse : d’après le rapport 2025 de la CNUCED, les transferts vers la Guinée équatoriale ont bondi de 32,4 % en 2024, atteignant 188 millions de dollars, après une chute spectaculaire de 89 % l’année précédente.
Une réorientation stratégique ?
En toile de fond, MoneyGram semble miser sur d’autres marchés. En juillet 2025, la société new-yorkaise a scellé des partenariats stratégiques avec Bank AlJazira en Arabie saoudite et Money Mart au Canada, afin de renforcer sa présence au Moyen-Orient, en Amérique centrale et en Amérique latine. Dans ce contexte, le service demeure actif dans certaines agences ouest-africaines de Bange, notamment au Bénin.
La suspension des opérations en Afrique centrale soulève toutefois des inquiétudes pour les nombreux usagers dépendants de ces services de transfert, essentiels aux économies locales et aux ménages bénéficiaires.
Danielle N.
