Portrait entrepreneur : Serge Bashonga, ce jeune entrepreneur qui crée des mèches à l’aide des fibres de bananiers
Dans le but de promouvoir la protection de l’environnement, un jeune étudiant congolais, Serge Bashonga a eu une idée lumineuse de créer des mèches biodégradables faites à base de fibres de bananiers. Directeur Général de Kivu écosolution Sarl, son idée est juste révolutionnaire. Voici son portrait.
Agé d’une vingtaine d’années, Serge Bashonga est biologiste de formation, Président du Comité National des jeunes professionnels de l’eau de la RDC et par ailleurs Directeur Général de la start up Kivu Ecosolution Sarl, spécialisée dans la recherche et le développement en sciences.
Soucieux de la protection de l’environnement et de participer à la création de richesse, il s’est fixé pour objectif de concevoir et de commercialiser des solutions écologiques. « J’ai initié avec ma start up le projet Malkiya Bio Hair qui consiste à fabriquer et à commercialiser des extensions capillaires (mèches, plantes et perruques) 100 % biodégradables, faites à base des fibres du tronc de bananiers », indique Serge dans une interview.
Le déclic
D’après Serge, le déclic est parti du commerce de perruques de sa petite sœur : des perruques conçues à partir des mèches synthétiques. « Avec le temps, j’ai remarqué que son business produisait beaucoup de déchets. Je me suis alors posé la question de savoir où vont ces tonnes de déchets de mèches plastiques après utilisation ? La réponse étant qu’ils étaient soit jetés, soit brûlés dans la nature », raconte-t-il.
C’est donc après ce constat et plusieurs essais en laboratoire que Serge et son équipe sont parvenus à fabriquer des mèches à partir des fibres du tronc de bananier. Leur innovation change d’ailleurs la configuration et donne un sens à la précieuse loi de Lavoisier qui dit que : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
« En créant ce type de mèche, nous abordons donc le problème de la santé et de l’environnement dans l’industrie des cheveux. Nous créons une marque qui reflète notre volonté de protéger notre avenir. Notre vision est de réinventer le goût des femmes africaines en matière de mèches et concurrencer avec les cheveux synthétiques et humains importés », explique le jeune entrepreneur congolais.
Au-delà de l’aspect sanitaire et environnemental
Outre l’aspect sanitaire et environnemental, se cache aussi l’enjeu économique. Le continent africain perd 9 milliards de dollars par an uniquement dans l’importation des extensions de cheveux synthétiques et humains, apprend-on. Cette innovation de Serge Bashonga pourra donc contribuer à lutter contre la perte de ces devises.
De même, cette innovation crée une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs dans le sens où, les troncs jadis considérés comme déchets, seront désormais vendus. Ce qui pourra lutter contre la pauvreté en milieu rural.
« Nous allons donc contribuer à l’atteinte de plusieurs objectifs de Développement Durable (ODD) dont notamment l’ODD1 sur la lutte contre la pauvreté, l’ODD3 sur la santé et le bien-être, l’ODD6 sur l’eau et l’assainissement, l’ODD13 sur les mesures relatives à la lutte contre le changement climatique, l’ODD14 sur la vie aquatique et l’ODD15 sur la vie terrestre », indique le Directeur Général de la start up Kivu Ecosolution Sarl.
Notons que, les mèches biodégradables de Serge, bien que quelques échantillons aient déjà vus le jour, ne sont pas encore sur le marché. Car ils sont encore dans la mobilisation de fonds pour augmenter leur capacité de production et passer de l’artisanal à une production semi industrielle voire industrielle.
« Nous avons déjà plusieurs commandes venant de partout dans le monde. Aussi lançons-nous un appel aux organisations, institutions et entreprises soucieuses de la protection de l’environnement de nous appuyer dans ce projet révolutionnaire qui vient agir pour contribuer à la gestion durable de nos ressources. Soutenir ce projet, c’est renforcer la contribution à la croissance économique et aider à lutter contre la pollution plastique, la faim, la pauvreté en milieu rural et le changement climatique », a dit Serge Bashonga.
Donnons la force à ce jeune entrepreneur africain et ensemble changeons les choses !!!
Danielle N.
