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Le parcours remarquable de Belgacem Haba, l’Algérien qui a révolutionné la tech mondiale

Crédit photo-FUTURIS Institute.

L’Algérien Belgacem Haba est reconnu comme l’un des inventeurs les plus prolifiques au monde, avec plus de 1 600 brevets à son actif, dont plus de 700 aux États-Unis. Il figure parmi les 100 inventeurs les plus productifs à l’échelle mondiale.

Origines modestes et rêves d’avenir

Né en 1957 dans une famille si modeste que l’électricité relevait encore du rêve, Belgacem Haba grandit dans l’élan de l’indépendance algérienne. « On vivait l’euphorie de la liberté retrouvée. On nous répétait : travaille, réussis, et fais quelque chose pour ton pays », se souvient-il dans une interview accordée à la chaîne YouTube Association Odyssée Céleste.

Un parcours scolaire exemplaire

Doué en mathématiques, il gravit un à un les échelons d’un système éducatif en pleine construction : école primaire dans son village natal, puis lycée Émir-Abdelkader à Touggourt – le seul établissement secondaire de la région –, avant de poursuivre des études de mathématiques à l’université de Bab-Ezzouar, à Alger.

Grâce à une bourse d’État, il s’envole pour les États-Unis, sans parler un mot d’anglais. Il intègre l’université de Stanford, où il enchaîne les diplômes : physique appliquée, science des matériaux, puis un doctorat en énergie solaire. Son parcours est une constante navigation entre aspirations personnelles et engagement envers son pays d’origine.

Entre recherche et engagement national

Après une première expérience au centre de recherche d’IBM, où il explore l’application des rayons lasers en microélectronique, il rentre en Algérie en 1990 pour enseigner à l’université de Biskra. Mais la montée des violences durant la décennie noire le pousse à quitter à nouveau le pays. Direction le Japon, où il rejoint les laboratoires NEC. Il y passera six années à approfondir ses recherches en microélectronique et en optique.

En 1996, il retourne aux États-Unis et intègre Xperi (ex-Tessera), avec un objectif clair : miniaturiser les téléphones portables. À l’époque, le téléphone mobile est un objet massif, réservé à une élite. « Il pesait trois kilos, comme celui qu’on voit dans le film Wall Street avec Michael Douglas », se rappelle-t-il. L’idée germe : si le téléphone devient plus compact, il deviendra accessible au plus grand nombre. Avec une petite équipe d’ingénieurs et 30 millions de dollars, ils développent une nouvelle architecture de puce, un packaging minuscule mais révolutionnaire. « Chaque appareil électronique dans le monde contient aujourd’hui un fragment de cette technologie. »

Brevets, start-up et succès international

Ses brevets se retrouvent rapidement intégrés aux téléphones portables, caméras miniatures, cartes mémoires et autres appareils électroniques. Il crée ensuite sa propre start-up, SiliconPipe, qu’il revend à Samsung. Il travaille aussi chez Rambus, puis continue à intégrer les innovations de Tessera dans les puces mémoires, les caméras de smartphones, les consoles PlayStation 2 et 3.

En 2013, Google lui propose un poste dans son département cloud. Il décline, préférant retourner à la recherche appliquée, là où tout a commencé, fidèle à son envie d’explorer, d’inventer, d’expérimenter.

Une vision de l’innovation humble et pragmatique

Aujourd’hui encore, Belgacem Haba vit en Californie, loin du clinquant de la Silicon Valley. Sur son CV : plus de 500 brevets déposés aux États-Unis, 1 600 à l’échelle mondiale. Pour lui, un brevet n’est qu’un outil : « Ce n’est qu’un morceau de papier qui confère des droits. Ce n’est pas une médaille, c’est du business. » Innover, dit-il, ce n’est pas tout réinventer, mais « ajuster, améliorer, bâtir sur l’existant ».

Les apports de Belgacem Haba sont bien tangibles : des téléphones assez petits pour tenir dans une poche, des caméras miniatures, des consoles de jeu toujours plus compactes. Depuis 2022, il poursuit cette dynamique d’innovation avec la création du Numidia Institute of Technology, une école privée implantée à Alger. Son ambition : former les générations futures aux technologies de pointe — intelligence artificielle, cybersécurité, systèmes autonomes, cloud computing. Un projet mû par le désir de transmission, bien plus que par celui de bâtir un empire.

Mais au-delà de ses inventions, Belgacem Haba incarne un parcours. Celui d’un enfant du Sud algérien devenu chercheur de renommée mondiale. Une trajectoire exemplaire, souvent érigée en symbole par un pays prompt à ériger ses expatriés en icônes nationales.

Danielle N.

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