Selon Radio France Internationale (RFI), le franc congolais a perdu 21 % de sa valeur depuis le début de l’année 2023.
La vie est devenue très chère en RDC. La faute à la dépréciation du franc congolais. Aujourd’hui, un dollar américain se change entre 2500 et 2600 francs congolais. Pour une population qui n’a ni emplois ni revenu, c’est un calvaire. Le franc congolais est donc en chute libre.
Selon les médias congolais, les prix des biens et services flambent chaque jour dans le pays. Le panier de la ménagère est en souffrance. Manger ne serait-ce qu’une fois par jour pour tout citoyen lambda est désormais un parcours du combattant. Malgré les promesses des autorités, la situation va de mal en pis.
Revaloriser le franc congolais
Pour tenter de revaloriser le franc, la Banque centrale congolaise a injecté 150 millions de dollars sur le marché de change. Une alternative très limitée pour le professeur Noel Tshiani, ancien directeur à la Banque mondiale. Il accuse le gouvernement de recourir à la planche à billets pour couvrir le déficit budgétaire d’environ 4 milliards de dollars à ce jour.
« Nous sommes mal partis. D’ici avant la fin de l’année, un dollar va se changer à 3 000 francs congolais, créant ainsi une situation de misère sociale incroyable », alerte Noel Tshiani. « L’économie est dollarisée à 95 %. Par conséquent, tous ces instruments de politique monétaire qu’on peut déployer, notamment, on a augmenté le taux directeur de 9 à 11 % et de 11 à 25 % en moins de deux mois, on a augmenté le coefficient de réserves obligatoires de 0 à 10 % sur les dépôts en franc congolais. Tous ces instruments-là sont inefficaces. Par conséquent, cela laisse le reste de la masse monétaire inchangée. Je peux voir la dépréciation se poursuivre comme si de rien n’était », a-t-il ajouté au micro de RFI
L’enseignant propose notamment à l’État d’ajuster son train de vie à la capacité de mobilisation de recettes, industrialiser le pays pour réduire la facture d’importation, réformer le Code minier pour rapatrier les devises et créer des banques commerciales congolaises.
Danielle N.
