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Le franc congolais (CDF) affiche une relative résistance. Selon la Banque centrale du Congo (BCC), le taux de change officiel s’est établi à 2 754 CDF pour 1 dollar le 19 septembre 2025, contre 2 875 CDF sur le marché parallèle, soit une appréciation de 2,38 % en une semaine et de 3,32 % sur un an.
Cette performance résulte de la coordination entre la BCC et le gouvernement, alliant resserrement monétaire, discipline budgétaire et meilleure gestion fiscale. « L’objectif est de maintenir un taux de change compatible avec l’activité économique », a déclaré Daniel Mukoko Samba, ministre de l’Économie.
Inflation en recul et réserves renforcées
La stabilisation du CDF a contribué à freiner l’inflation, tombée à 8,5 % en juin 2025, contre 23,8 % fin 2023. La BCC vise 7 % à moyen terme, un niveau inédit depuis plusieurs années. Parallèlement, les réserves de change sont passées de 0,7 milliard $ en 2020 à 6,7 milliards $ en 2024, grâce à l’essor minier et à la réduction du financement monétaire de l’État.
Une stabilité encore fragile
Malgré ces progrès, le FMI rappelle que la solidité du CDF dépendra du maintien des réformes, de la rigueur budgétaire et surtout d’une paix durable à l’Est du pays.
Dollarisation persistante
La dollarisation reste massive : plus de 90 % des dépôts et 97 % des crédits bancaires sont en devises. Pour inverser la tendance, la BCC encourage l’usage du franc congolais via des mesures incitatives (réserves différenciées, cartes bancaires « Mosolo », terminaux en CDF).
Entre richesses et pauvreté
Dotée de ressources immenses (cobalt, cuivre, forêts, terres arables), la RDC demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Selon la Banque mondiale, 73,5 % de la population vit avec moins de 2,15 $ par jour. L’instabilité chronique et les violences, notamment dans l’Est du pays avec la résurgence du M23, continuent de peser lourdement sur l’économie et la vie des Congolais.
Danielle N.