Au moment où l’Afrique est de plus en plus considéré comme le nouveau relais de croissance des entreprises du monde entier, il est utile de s’intéresser au management africain. Est-il un mythe ou une réalité ? Existe-t-il un modèle spécifique de management en Afrique ? Nous nous appuierons sur certains articles et recherches pour répondre à cette interrogation.
Selon plusieurs recherches, il se dit que le management africain est fondé sur une conception familiale de l’entreprise et résulte de relations sociales de type patriarcal. Ceci dit, dans ce système managérial, les relations sont structurées autour du chef de famille ou du clan, qui contrôle les positions clé de l’entreprise et centralise les décisions. Le patron possède, surtout dans les petites et moyennes entreprises, un pouvoir sans limite. Étant au cœur de l’entreprise, il coordonne toutes les actions et dirige selon sa vision et son flair. L’utilisation des croyances, des symboles, des rites collectifs etc., sont généralement au centre de ce type de management.
Les dimensions associées à ce système managérial sont notamment le respect de la tradition, la loyauté à l’égard du chef, l’esprit de solidarité. Et le risque de c type d’organisation réside dans le culte du chef et des relations de dépendance trop forte qui empêchent l’épanouissement individuel, l’initiative et la régénération des activités. Il est d’ailleurs difficile pour un individu peu importe ses ambitions, de s’extraire de ces entreprises (familiales ou claniques), en raison des pressions psychologiques et de la dépendance relationnelle qui entoure ce type d’organisation.
Par ailleurs, une autre singularité du leadership africain tient à une autorité qui est fondamentalement fonction de l’âge, indépendamment du statut social et intellectuel. Cette 2e catégorie porte sur le processus décisionnel. Les interactions évoluent davantage par décisions collectives et consensuelles et non par confrontation d’idées. Ceci ne signifie pas qu’il n’y a pas de jeux de contradictions faisant émerger des idées nouvelles, mais pour ce faire, les points de vue divergents doivent être portés collectivement de la manière la plus discrète pour s’assurer que personne ne perd la face ni l’honneur.
Le nouveau management en accord avec la culture
Selon une autre vague de chercheurs, un changement de culture s’opère progressivement. Les caractéristiques d’organisation se rapprochent dans l’ensemble de celles de l’entreprise européenne. La remarque s’applique surtout aux entreprises africaines affiliées à des structures multinationales.
En revanche, dans un secteur privé ou les entreprises familiales demeurent nombreuses, l’ascendant du fondateur sur son management interne reste souvent fort. Le recrutement du personnel de l’entreprise essentiellement fondé sur le critère de l’appartenance à une famille, une ethnie ou un clan ne favorise ni la motivation, ni la responsabilité. Et la productivité s’en trouve réduite. Mais parmi ces dirigeants, beaucoup devront préparer leur succession dans les prochaines années. Ils concluent donc en disant que le management africain de demain doit concilier tradition et modernité pour faire de l’entreprise africaine une unité de production rentable et compétitive.
En somme, à la question de savoir si le management africain est un mythe ou une réalité, nous dirons qu’ après l’étude des différentes pensées, le management africain au jour d’aujourd’hui, n’est encore qu’un mythe. L’actuel mode de gestion des entreprises devrait disparaître et laisser place à la modernité.
Danielle N.
