
Le différend autour du projet d’automatisation des péages continue de s’enliser. Tollcam Partenariat SAS – la joint-venture regroupant les groupes français Fayat et Egis, chargée depuis 2019 de la construction de quatorze postes de péage automatique – a saisi la Cour internationale d’arbitrage (ICC) de Paris pour réclamer 30 milliards FCFA à l’État du Cameroun. Cette procédure fait suite à la résiliation unilatérale du partenariat public-privé (PPP) par les autorités camerounaises.
Un règlement amiable engagé… mais sans avancée notable
La Chambre des comptes révèle, dans son rapport de certification des comptes de l’État pour 2024, un contentieux majeur lié au projet d’automatisation des péages routiers. Tollcam Partenariat SAS — la joint-venture française Fayat-Egis en charge de construire quatorze postes de péage automatique — a porté l’affaire devant la Cour internationale d’arbitrage de Paris, réclamant 30 milliards FCFA à l’État du Cameroun après la rupture unilatérale du partenariat public-privé signé en 2019.
Selon le rapport 2024 de la Chambre des comptes, une tentative de règlement amiable a été initiée entre les deux parties. Toutefois, aucune information publique ne permet de conclure à une progression substantielle des discussions.
Ni l’État du Cameroun, ni Tollcam n’ont communiqué officiellement sur l’état actuel du contentieux.
30 milliards FCFA à payer, malgré un investissement bien supérieur
L’État est désormais tenu de verser 30 milliards FCFA au partenaire privé, au titre de compensation, alors même que l’investissement initial prévu pour le projet oscillait entre 36 et 42 milliards FCFA. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la gestion du dossier, la répartition des responsabilités et l’échec des négociations initiales.
Un projet stratégique… resté sans résultats
L’automatisation des péages devait permettre de : moderniser les infrastructures routières, améliorer la fluidité du trafic, sécuriser les recettes publiques issues des péages. Pourtant, sur les quatorze postes prévus, seuls sept ont été construits – et aucun n’a été mis en service.
Un projet toujours dans l’impasse
L’absence de résultats tangibles, malgré les investissements engagés, laisse planer un doute sur le pilotage global du projet. Pourquoi les postes n’ont-ils jamais été opérationnalisés ? Quelle responsabilité incombe à chaque partie ? Pourquoi les mécanismes de suivi n’ont-ils pas permis d’éviter l’issue conflictuelle actuelle ?
Autant de questions qui demeurent ouvertes, en attendant que la médiation ou l’arbitrage international apporte une issue à ce dossier devenu emblématique des difficultés de mise en œuvre des PPP au Cameroun.
Danielle N.



