Afrique de l’Est : 358 millions de dollars mobilisés pour un lait plus durable

Le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) lance une vaste initiative de soutien au secteur laitier en Afrique de l’Est, avec un financement de plus de 358 millions de dollars, pour allier productivité et durabilité face au changement climatique.
Dans une région où l’élevage constitue une source de revenus essentielle pour des millions de petits exploitants, le développement durable du secteur laitier devient un enjeu de premier plan. C’est dans ce contexte que le Fonds vert pour le climat (GCF) a validé, lors de sa 42ᵉ session tenue du 30 juin au 3 juillet 2025 à Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée), le programme DaIMA (Dairy Interventions for Mitigation and Adaptation), porté par le FIDA.
Ce projet d’envergure, d’un montant total de 358,26 millions de dollars, sera mis en œuvre en partenariat avec la FAO et les gouvernements de quatre pays : le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda.
Un soutien direct à 2,5 millions de personnes
L’objectif principal du programme DaIMA est de renforcer la résilience des systèmes laitiers face aux défis climatiques tout en améliorant la productivité. À terme, 2,5 millions de personnes devraient bénéficier directement de ses retombées, à travers des interventions concrètes sur le terrain.
Parmi les actions prévues : L’introduction de pratiques d’élevage intelligentes face au climat et à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES), La gestion durable des pâturages, La valorisation du fumier pour la production de biogaz et d’engrais organiques, La réduction des pertes post-récolte, notamment du lait, Et l’accroissement de la productivité des exploitations locales.
Le programme inclut aussi un volet institutionnel fort, visant à renforcer les politiques nationales laitières, les services climatiques, ainsi que les systèmes de mesure, de déclaration et de vérification des émissions.
Des objectifs chiffrés ambitieux
Le FIDA ambitionne, grâce à ce programme, de réduire de 29 % l’intensité des émissions de GES liées à la production laitière et d’augmenter de 34 % la production de lait dans les pays ciblés.
Ces efforts s’inscrivent dans une dynamique régionale plus large. En 2023, le Kenya a adopté une feuille de route pour doubler sa production laitière d’ici 2030. Le Rwanda, de son côté, a lancé en 2024 un plan d’investissement de 100 millions de dollars à l’horizon 2029 dans le cadre de son Projet de développement laitier. Enfin, en mars 2025, la Tanzanie a dévoilé un nouveau programme de 174,3 millions de dollars pour structurer sa filière laitière.
Une filière stratégique pour l’Afrique de l’Est
En 2023, les quatre pays concernés ont produit ensemble près de 14 millions de tonnes de lait, représentant plus de 25 % de la production laitière africaine, estimée à 53,1 millions de tonnes selon la FAO.
Avec DaIMA, l’Afrique de l’Est mise sur un secteur laitier plus performant, plus équitable et plus résilient, capable de répondre aux impératifs économiques, sociaux et environnementaux de demain.
Danielle N.