
La Banque mondiale vient d’approuver l’extension à l’Afrique centrale du Programme de sécurité sanitaire en Afrique de l’Ouest et du Centre (HeSP), une initiative régionale stratégique destinée à renforcer la préparation et la réponse aux urgences sanitaires dans quatre pays de la sous-région.
Cette troisième phase du HeSP est dotée de 280 millions de dollars de dons et de crédits de l’Association internationale de développement (IDA), auxquels s’ajoute un don complémentaire de 10 millions de dollars du Mécanisme de financement mondial (GFF) pour soutenir la santé des femmes, des enfants et des adolescents.
Le projet appuiera le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Tchad, ainsi que la Commission de la CEMAC, en tant qu’organe de coordination régionale.
Renforcer la prévention, la détection et la réponse aux urgences
Le programme vise à accroître la coopération régionale et à améliorer les capacités des systèmes de santé pour mieux prévenir, détecter et gérer les urgences sanitaires, qu’il s’agisse d’épidémies, de chocs climatiques ou de maladies zoonotiques.
Inspiré des leçons tirées des crises d’Ebola et de la COVID-19, le HeSP s’aligne sur les stratégies nationales de santé et les engagements mondiaux, notamment l’Accord de Paris et les Objectifs de développement durable (ODD).
Le GFF, partenaire du projet, concentrera son soutien sur la prévention des ruptures de services essentiels pour les femmes, les enfants et les adolescents, tout en renforçant la résilience des soins de santé primaires face aux chocs.
Une réponse proactive face à des systèmes fragiles
« La région est confrontée à une convergence de défis — fragilité, déplacements, frontières poreuses, changements climatiques — qui accentuent les risques d’urgence sanitaire et fragilisent les systèmes existants », explique Trina Haque, directrice régionale pour le développement humain à la Banque mondiale.
« Le programme HeSP répond à ces besoins urgents en investissant dans la surveillance, les réseaux de laboratoires et les agents de santé de première ligne. Il permettra de passer d’une réponse réactive à une préparation proactive. »
Concrètement, le programme soutiendra la mise en place de plans d’urgence nationaux et régionaux, le renforcement des laboratoires et des systèmes de surveillance, ainsi que la formation de professionnels de santé, notamment de femmes, en épidémiologie et en sciences vétérinaires.
Il encouragera aussi la construction d’infrastructures de santé vertes et résilientes et promouvra l’approche « Une seule santé », qui relie la santé humaine, animale et environnementale.
Un levier pour le développement et l’emploi
« Le HeSP est plus qu’un programme de santé : c’est un moteur de développement régional », souligne Marina Wes, directrice par intérim de la Banque mondiale pour l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest et du Centre. « En favorisant la collaboration transfrontalière et l’harmonisation des systèmes de santé, le projet aura des retombées positives sur le commerce, la mobilité et la cohésion sociale, tout en créant des milliers d’emplois pour les jeunes et les femmes. »
Cette approche inclusive permettra de renforcer la résilience institutionnelle, de moderniser les infrastructures et de protéger les emplois existants tout en en créant de nouveaux dans les secteurs de la santé, de la logistique et des services.
Une vision à long terme pour la sécurité sanitaire régionale
Le programme HeSP s’inscrit dans une approche à phases multiples financée à hauteur de 688 millions de dollars au total, couvrant huit pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. En investissant dans la prévention, la coopération et la résilience, la Banque mondiale et ses partenaires contribuent à poser les bases d’un système de santé régional intégré, capable de répondre efficacement aux crises de demain et de soutenir durablement le développement humain en Afrique centrale.
Danielle N.



