USA : le Cameroun souhaite réintégrer l’AGOA pour régler ses dettes et éviter le surendettement
Retiré de la liste des pays bénéficiaires de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) fin 2019, le Cameroun souhaite réintégrer l’initiative commerciale phare des États-Unis avec l’Afrique afin d’amoindrir le poids de sa dette, en boostant notamment ses exportations.
C’est lors d’un événement organisé par le groupe de réflexion Atlantic Council, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, que le ministre camerounais de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, a annoncé que le Cameroun cherche à relancer les pourparlers avec les États-Unis en vue de réintégrer l’African Growth and Opportunity Fund (AGOA).
Pour Alamine Ousmane Mey, l’objectif est d’éviter le surendettement dont frôle le 237. « La réintégration de l’AGOA est l’un des moyens d’éviter le surendettement du Cameroun et améliorer la couverture du service de la dette par les exportations », a indiqué le ministre.
Pour rappel, le gouvernement américain avait exclu en octobre 2019 le Cameroun du programme AGOA, en raison de « violations des droits de l’homme par les forces de sécurité camerounaises ». Une exclusion en rapport avec la crise sociopolitique qui sévit depuis fin 2016 dans les deux régions anglophones du pays, où l’armée affronte des milices sécessionnistes. Ce conflit a déjà fait de nombreux morts et déplacé.
À propos de l’AGOA
Le programme AGOA permet aux pays africains éligibles d’exporter de nombreux produits vers les États-Unis sans payer des droits de douane. Des milliers de produits sont concernés issus des secteurs du pétrole, des textiles, de l’artisanat, ou de l’agriculture.
Précisons que chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA en fonction, notamment de leur attachement à l’économie du marché, du respect de la légalité et de l’adoption de politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération, les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.
Danielle N.