Agrobusiness : l’élevage, le pilier de l’économie tchadienne
Crédit photo- Al-Khabar News, du Tchad.
Au Tchad, l’élevage est la seconde source de revenus après le pétrole. D’après un rapport de la Banque mondiale publié en février 2022, plus d’un million de bovins et de petits ruminants sont exportés annuellement dans la sous-région. Ainsi, le bétail contribue à 30 % du PIB et subventionne la vie de presque 40 % des Tchadiens.
D’après un rapport de la Banque mondiale publié en juin 2024, intitulé « Chad’s Livestock : Securing Cross-Border Value-Chain Post-COVID-19, » le Tchad se positionne favorablement pour assurer une part significative du marché viande en Afrique Centrale et Ouest.
Avec un cheptel estimé à plus de 120 millions de têtes, le pays se classe parmi les cinq premiers producteurs de bétail en Afrique, aux côtés de l’Éthiopie et la Tanzanie. Actuellement, le Tchad exporte principalement du bétail sur pied vers ses voisins de la sous-région, mais des réformes dans le secteur pourraient permettre au pays de valoriser davantage ses ressources.
Comment le Tchad peut tirer profit de son potentiel ?
Selon le rapport de la Banque mondiale, il serait possible pour le Tchad d’augmenter sa valeur ajoutée en favorisant la transformation des produits carnés (produit principalement constitués de viande), afin de satisfaire l’augmentation de la demande en viande transformée dans la région.
Les données de TradeMap indiquent que, tandis que les importations de bétail au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) étaient inférieures à 50 millions de dollars en 2019, les importations de viande et abats comestibles dépassaient les 350 millions de dollars.
Cette différence représente une opportunité pour le Tchad de se positionner comme un acteur majeur dans l’exportation de viande transformée. Pour ce faire, le pays devra investir dans des infrastructures modernes telles que des abattoirs modernes et des systèmes de chaîne de froid afin de garantir la qualité et la sécurité des produits à l’export.
Un emplacement géostratégique
L’emplacement géographique du Tchad est aussi un avantage stratégique. Le pays relie l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale et le Sahel. De nombreuses voies commerciales traversent son territoire. Des pays telles que le Nigeria, le Gabon, le Congo, l’Angola, la RDC et le Cameroun présentent d’importants marchés potentiels pour la viande et les produits carnés, créant de ce fait des centres de développement pour le commerce régional de la viande.
Selon la Banque mondiale, l’emplacement géographique et les relations significatives entre ces pays devraient favoriser l’exportation de viande par le biais du transport par terre. Cependant, cela nécessiterait une suppression des obstacles tarifaires et non tarifaires dans le commerce, ainsi qu’une gestion efficace de la logistique.ddc
Dans son rapport, la Banque mondiale précise que le marché de la CEEAC est actuellement fortement tributaire des envois effectués principalement par les États-Unis, le Brésil, la Belgique, les Pays-Bas et la France, un Top 5 qui n’a pas changé entre 2015 et 2019. En 2019, ces cinq principaux prestataires ont exporté environ 221 millions de dollars de viandes et d’abats comestibles
Danielle N.