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Le Rwanda a officiellement annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Kigali dénonce le fait de n’avoir pas pu en assurer la présidence tournante et déclare déplorer « l’instrumentalisation de la CEEAC par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres ».
Au terme de la 26e session ordinaire de la CEEAC tenue samedi 07 juin à Malabo, en Guinée équatoriale, Kigali a annoncé se retirer de l’organisation. « Le Rwanda déplore l’instrumentalisation de la CEEAC par la RDC, avec le soutien de certains États membres », dénonce un communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères.
Un autre point de discorde majeur réside dans la gestion de la présidence tournante de la CEEAC. Selon les règles établies, le Rwanda devait en assurer la présidence cette année. Toutefois, la Guinée équatoriale a conservé cette fonction, ce que Kigali considère comme une violation flagrante de ses droits au sein de l’organisation. Le ministère rwandais des Affaires étrangères a dénoncé une « obstruction politique délibérée », estimant que la CEEAC n’est plus en mesure de garantir une coopération équitable entre ses membres.
Une décision motivée par des tensions géopolitiques croissantes
La décision rwandaise de se retirer de la CEEAC survient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques et militaires avec la RDC. En effet, les relations entre le Rwanda et la RD Congo sont notoirement tendues depuis la fin des années 90. Kigali reproche à Kinshasa de tolérer sur son territoire la présence de rebelles d’ethnie hutu issus du génocide de 1994, tandis que Kigali est accusé de soutenir activement le groupe armé M23, responsable de nombreuses exactions dans l’Est du Congo. Ces accusations mutuelles alimentent alors une tension persistante renforcée par des enjeux économiques et sociaux profondément enracinés dans la région.
Le retrait du Rwanda met donc en lumière les défis auxquels font face les institutions régionales africaines lorsqu’elles tentent de jouer un rôle de médiation dans des conflits impliquant directement leurs États membres.
Danielle N.