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L’État du Cameroun rachète 51 % d’Eneo à Actis pour 78 milliards F CFA

Le gouvernement camerounais vient de franchir une étape majeure dans sa volonté de reprendre le contrôle du secteur énergétique national. Le fonds d’investissement britannique Actis a accepté l’offre de 78 milliards FCFA (environ 119 millions d’euros) proposée par l’État du Cameroun pour le rachat de sa participation majoritaire de 51 % dans la société Energy of Cameroon (Eneo), principal opérateur du secteur de l’électricité dans le pays.

Une décision stratégique dans un contexte de crise énergétique

Depuis plusieurs années, le secteur énergétique camerounais est confronté à de graves difficultés financières et à des perturbations récurrentes dans la distribution d’électricité. Eneo, qui détient le monopole de la distribution électrique, faisait face à une dette estimée à 700 milliards FCFA à fin 2022, notamment en raison des impayés accumulés par l’État et ses entreprises publiques (Sika Finance).

Actis, qui avait acquis Eneo en 2014 suite à la privatisation d’AES-Sonel, avait investi près de 400 milliards FCFA dans la modernisation des infrastructures, mais n’avait pas réussi à résoudre durablement les problèmes structurels du secteur.

Une nationalisation progressive

Ce rachat porte désormais à 95 % la part de l’État dans Eneo, contre 5% pour le personnel, renforçant ainsi sa position stratégique dans le secteur de l’énergie. Dans une lettre datée du 22 mai 2025, David Alderton, négociateur en chef pour Actis et dirigeant de Cameroon Power Holdings (CPH), a confirmé l’accord de principe, tout en posant des conditions strictes à sa finalisation. « Tous les paiements dus par Eneo à Actis (y compris les arriérés au titre des contrats de services techniques et de personnel) devront être intégralement réglés avant la finalisation », a-t-il précisé dans des propos relayés par Africa Business+.

L’équipe technique camerounaise, dirigée par Aminou Bassoro, ancien coordonnateur de la Commission technique de privatisation, aujourd’hui rattachée à la Société Nationale d’Investissements (SNI), a mené selon Africa Business+, les négociations pour le compte de l’État. Cette équipe travaille sous l’autorité du Comité interministériel piloté par Louis Paul Motaze et son collègue de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba.

A noter que, bien que le principe de la transaction ait été validé, sa finalisation demeure conditionnée à l’approbation du président Paul Biya. D’ici là, plusieurs aspects techniques et financiers, dont la gestion des passifs contestés, devront encore être clarifiés.

Quels défis pour la suite ?

Avec ce rachat, le Cameroun amorce une reprise en main de son secteur électrique, mais les défis restent immenses. Le gouvernement a annoncé un Plan de redressement ambitieux prévoyant de mobiliser 6 000 milliards FCFA d’investissements entre 2023 et 2030 pour restructurer les dettes, moderniser les équipements et renforcer la production et la distribution (Actu Cameroun).

Reste à voir si cette reprise permettra de redresser durablement Eneo et d’offrir aux Camerounais un accès fiable et continu à l’électricité, un élément indispensable au développement économique et social du pays.

Danielle N.

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