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Selon l’exposé des motifs du projet de loi de finances 2025, que le gouvernement a soumis à l’examen des députés le 1ᵉʳ décembre 2024, le gouvernement camerounais prévoit de réduire de 94,3%, la subvention publique sur le carburant, la faisant passer de 263 milliards de F CFA en 2024 à 15 milliards de F CFA. Ce qui se traduira par une hausse des prix à la pompe.
Jamais deux sans trois ?
Dans le cadre de son programme économique et financier triennal (juillet 2021 – juillet 2024) avec le FMI, qui a été prorogé jusqu’en 2025, le gouvernement camerounais s’est engagé à supprimer totalement les subventions à la consommation des produits pétroliers, réputées capter des ressources pouvant être orientées vers l’investissement public. Pour ce faire, le gouvernement camerounais a procédé à deux hausses successives des prix des carburants à la pompe, en 2023 et 2024.
Ainsi, l’augmentation qui se profile devrait constituer la troisième, sur une période de trois ans. D’après des informations officielles, le choix d’augmenter les tarifs à la pompe au cours des deux dernières années a permis à l’État d’élargir significativement la structure financière liée à la subvention des produits pétroliers.
En effet, bien qu’elle excédait 1000 milliards de FCFA en 2022, d’après les chiffres dévoilés par le Président de la République dans son discours du 31 décembre 2023, l’aide financière visant à favoriser l’utilisation des produits pétroliers à la pompe est passée à 640 milliards de FCFA en 2023, suite à une première augmentation significative des tarifs. Ce qui révèle une baisse de 360 milliards de FCFA sur un an.
Entre 2023 et 2024, à la faveur de la 2ᵉ hausse des prix du super et du gasoil de 15 %, intervenue le 3 février 2024, le montant de la subvention est descendu à 263 milliards de FCFA, en baisse de près de 100 milliards de FCFA en glissement annuel. Il est désormais question de la réduire à seulement 15 milliards de FCFA en 2025, correspondant à une baisse de près de 250 milliards de FCFA.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle augmentation aurait un impact significatif sur le pouvoir d’achat des ménages, étant donné que la hausse des prix du carburant entrainerait forcément la hausse d’autres produits, de quoi causer une inflation qui se situe déjà au-dessus du seuil de 3%.
Danielle N.
