Portrait entrepreneur : l’histoire fascinante d’un jeune innovateur, Herman Bekele
Crédit photo : DFA.
Herman Bekele vient de décrocher le titre de « Kid of the Year », décerné par le magazine Time. A seulement 15 ans, le jeune éthiopien aurait inventé un savon capable de prévenir et traiter plusieurs formes de cancers de la peau, notamment le mélanome, une tumeur potentiellement agressive, qui, traitée à un stade tardif, peut donner des métastases et conduire au décès du patient.
Heman Bekele, né en Éthiopie et arrivé aux États-Unis à l’âge de 4 ans, a toujours été un passionné par la recherche de solutions durables aux problèmes mondiaux. Selon les médias américains, son intérêt a été éveillé dès son plus jeune âge, en particulier après avoir reçu un coffret de petit chimiste en cadeau de Noël.
Quand il a grandi, il s’est souvenu des travailleurs de son pays d’origine, souvent exposés au soleil sans protection adéquate, et a cherché à trouver une solution pour éviter les dangers associés à cette exposition sans interruption. Son concept ? Un savon qui peut protéger contre le mélanome. Heman a ainsi développé le Melanoma Treating Soap (MTS), un pain de savon à base de composés conçu pour traiter le cancer de la peau.
Composé du Melanoma Treating Soap (MTS)
Dans la formule du Melanoma Treating Soap (MTS), on retrouve une combinaison d’acide salicylique, d’acide glycolique et de trétinoïne. « Ce sont tous des agents kératolytiques qui réactivent lentement les cellules dendritiques », explique le jeune garçon. Comme le décrit le site monsystemeimmunitaire.com, « ces cellules agissent comme des sentinelles naturelles du système immunitaire, chargées de la recherche et la détection des agents pathogènes potentiels ».
En menant ce projet à bien, Herman espère donc apporter une solution accessible et abordable aux patients. Il évalue d’ailleurs le prix de fabrication d’un seul savon à 50 centimes et à 10 $ un paquet de vingt savons pouvant durer trois à quatre mois. Ce qui serait beaucoup plus abordable que les 40 000 dollars que coûte généralement le traitement du cancer de la peau. « Presque tout le monde utilise de l’eau et du savon pour se nettoyer. Le savon serait donc probablement la meilleure option », explique-t-il au magazine Time.
« Enfant de l’année 2024 »
Cette invention prometteuse a rapidement suscité l’intérêt des médias et des réseaux sociaux, qui ont été enthousiasmés par son concept. Herman a été nommé « Kid of the Year » par le magazine Time, qui l’a placé en couverture.
Son projet lui avait déjà valu le « 2023 Young Scientist Challenge », un concours scientifique dans un collège, qui présente des innovations exceptionnelles de jeunes scientifiques démontrant le pouvoir de la science pour améliorer le monde, organisé par 3M et Discovery Education. Cette reconnaissance s’est accompagnée d’un prix de 25 000 $, dont la majeure partie est réinvestie dans son projet, le reste étant destiné à financer ses études.
En février 2024, Heman a rencontré le Pr Vito Rebecca, biologiste à l’Université Johns Hopkins de Baltimore. Ce dernier a pris le jeune scientifique sous son aile et lui a offert l’accès à son laboratoire pour poursuivre ses recherches. Aujourd’hui, Heman continue de travailler avec acharnement sur son savon anti-mélanome, mais il admet lui-même que la route est encore longue. Selon ses propres estimations, il pourrait bien falloir une décennie avant que son invention soit commercialisée.
Mais dans 15 ans, Herman Bekele espère être un ingénieur électricien à succès qui a contribué de manière significative à l’industrie. « Je m’imagine diriger une équipe de professionnels dans le développement de systèmes électriques innovants qui façonneront l’avenir de la technologie. Parallèlement à ma réussite professionnelle, j’espère avoir une vie personnelle épanouie avec une famille aimante et un solide réseau d’amis. J’espère également avoir redonné à ma communauté en encadrant de futurs ingénieurs et en soutenant des initiatives qui favorisent l’éducation STEM. En fin de compte, dans 15 ans, j’espère avoir eu un impact positif sur le monde grâce à mon travail et mes efforts personnels », confie-t-il lors d’une interview accordée à youngscientistlab.com
Danielle N.
