Portrait entrepreneur : Amina Gerba une entrepreneure au parcours inspirant
Femme d’affaires québécoise (Canada) d’origine camerounaise, elle est à la tête d’une entreprise de cosmétiques produits au Burkina Faso. Avec plus de 25 ans d’expérience dans l’entreprenariat, elle facilite la mise en place de partenariats entre les organisations nord-américaines et africaines, et ce, grâce à l’entreprise qu’elle a fondée, le Groupe Afrique Expansion. Portrait d’Amina Gerba, une entrepreneure au parcours inspirant !
Au Québec, une femme d’affaire d’origine camerounaise fait parler d’elle : il s’agit d’Amina Gerba. Née dans une famille de 19 enfants dont elle est la seule fille à être scolarisée. Elle arrive au Canada en 1986 avec son mari, lauréat d’une bourse de doctorat de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI).
Au Canada, elle reprend ses études, qu’elle avait arrêtées avant la fin du cycle collégial suite à la naissance de son premier fils. En 1992, elle décroche un baccalauréat en Gestion touristique (Marketing) de l’Ecole des Sciences de la Gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) et un Master in Business Administration (MBA) en 1993.
Ayant fait avec son époux le choix de rester au Canada pour offrir plus d’opportunités à leurs 4 enfants, elle y entame sa carrière professionnelle. De 1993 à 1995, elle travaille pour plusieurs entreprises canadiennes et se charge notamment du développement de marchés en Afrique. Une expérience qui lui fait prendre conscience que les entreprises canadiennes manquent de connaissances sur le marché africain.
« Afrique Expansion », le pont entre le Canada et l’Afrique
C’est en 1995 que Amina a créé « Afrique Expansion », une firme de conseils, de communication et de développement des marchés avec pour mission de donner aux entreprises l’opportunité d’aller faire des affaires en Afrique. En parallèle, elle fait découvrir l’expertise des sociétés nord-américaines aux éventuels partenaires africains. L’entreprise offre différents services, comme la conception et la réalisation de campagnes de communication, l’organisation d’évènements, la recherche de partenaires, l’accompagnement et services d’assistance aux entreprises au cours de leurs voyages en Afrique et au Canada.
En 1998, Amina Gerba fonde « Kariderm », une entreprise de produits de beauté à base de beurre de karité produit par une coopérative de plus de 2000 femmes du Burkina Faso. Pour contribuer à l’autonomisation de ces femmes, elle leur verse une partie des bénéfices des ventes et leur donne la possibilité d’accéder aux programmes de microcrédits communautaires leur permettant d’acheter les noix de karité. « Je voulais prêcher par l’exemple pour montrer que oui, l’Afrique a des richesses qui ne demandent qu’à être valorisées », dit-elle.
Par la suite, elle lance en 2003, à Montréal, la première édition du Forum Africa, une rencontre pour les partenariats et les opportunités d’affaires Afrique- Canada qui réunit à chaque édition plus de 500 participants et qui est devenue la principale plateforme de rencontres Canada – Afrique. Un événement qui a accueilli de nombreuses personnalités, comme l’ancien Président nigérian Olesegun Obasanjo, l’ancien Président du Mali Alpha Oumar Konaré, Louis Vachon, le Président de la Banque Nationale du Canada.
Entre 2018 et 2021, Amina Gerba a ajouté plusieurs autres cordes à son art. En effet, elle est devenue Présidente du Conseil d’administration « d’Entreprendre ici », un organisme mis en place dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en entrepreneuriat 2017-2022 du Québec pour soutenir les entrepreneurs des communautés culturelles.
Et en 2021, elle est nommée Sénatrice indépendante du Québec par le Premier Ministre canadien Justin Trudeau, en raison de son engagement de longue date pour le rapprochement entre les communautés du Canada, l’inclusion des minorités et l’entreprenariat économique des femmes.
Son action au soutien des femmes Africaines
Amina Gerba met toute son énergie et à promouvoir les deux concepts qui la définissent, et auxquelles elle croit par-dessus tout : les femmes et l’Afrique. Selon elle, les femmes africaines sont le moteur du développement du continent. « Elles sont les greniers de l’Afrique, elles sont des gestionnaires, elles gèrent leurs enfants, elles gèrent leurs maris, elles gèrent tout. Elles sont dans les champs et on ne valorisent pas ce qu’elles font, elles sont toujours les moins payées, elles ont un accès difficile au financement. Je veux amener les gens à comprendre que ces femmes-là font beaucoup et qu’elles sont capables d’aller plus loin, mais elles ont besoin de soutien et d’accompagnement », déclare-t-elle.
La Fondation Gerba
C’est avec ses deux filles qu’Amina Gerba a mis en place la « Fondation Gerba » qui aide les petites filles au Cameroun à aller à l’école en finançant leurs études, parce que « l’accès à l’éducation, c’est la clé », croit la femme d’affaires.
Quand on demande à Amina qu’est-ce qui la rend plus fière dans son parcours professionnel ? Elle répond : « je suis particulièrement fière d’avoir réussi à élever mes quatre enfants durant mes études. Si le premier est né au Cameroun, les trois autres ont vu le jour en même temps que j’obtenais un diplôme. L’un est né après mon DEC, l’autre après mon BAC et le dernier à la suite de mon MBA. »
Prix et distinctions
L’entrepreneure Amina Gerba a déjà reçu plusieurs prix et distinctions. En 2008 elle figure sur la liste des « 25 femmes les plus influentes du Québec » par le magazine Les Affaires. En 2012, elle a été lauréate du « Prix Reconnaissance de l’Ecole des Sciences de la Gestion (ESG UQAM) ». Et en 2014, le gouvernement québécois l’a faite « Chevalière de l’Ordre national du Québec ».
La clé de son succès, elle la résume en trois lettres, F-T-P : Foi, Travail et Persévérance.
Son rêve : mettre en place un fonds d’investissement pour aider les femmes d’Afrique et celles issues des communautés culturelles du Québec à se lancer en affaire. « Je veux amener ces femmes à avoir plus de visibilité et plus d’impact, et cet impact passe par le financement de leurs projets, car malheureusement elles se heurtent souvent à cet obstacle », confiait-elle dans une interview en 2021.
Danielle N
