Échos de la diaspora : Allan Petre, de la banlieue parisienne à la NASA – National Aeronautics and Space Administration
Crédit photo : Allan Petre LinkedIn.
Depuis son plus jeune âge, Allan Petre, ingénieur aérospatial de Seine-Saint-Denis, rêve de la NASA (l’administration américaine de l’aéronautique et de l’espace). Après une réorientation, il a réussi à intégrer l’administration spatiale en janvier 2024, à l’âge de 24 ans. Il fait partie des 30 Under 30 de Forbes pour l’année 2024.
En janvier dernier, Allan Petre a rejoint la NASA en tant qu’ingénieur aérospatial. L’agence spatiale américaine n’avait jamais accueilli une recrue française aussi jeune. Il est basé à Los Angeles au Jet Propulsion Laboratory, le plus grand centre de la NASA.
Une passion pour l’aérospatial depuis tout petit
« J’ai toujours eu beaucoup d’intérêt pour le domaine, au moins depuis l’école primaire. L’espace, c’est mystérieux et hors de portée, ça m’a toujours intéressé. Quand j’étais petit, je regardais le ciel et me posais des questions sur le ciel nocturne ou notre place dans l’univers. Ces questions ont suscité ma passion et je me suis documenté. La Nasa a toujours été un rêve pour moi qui regardais des vidéos de Neil Amstrong et Apollo ! », Confiait-il dans une interview accordée à Le Parisien en 2023.
Au lycée, Allan a le choix sur Admission Post-Bac (APB, prédécesseur de Parcoursup). Avec ses proches, il évoque son rêve d’entrer à la NASA, mais ne reçoit pas de soutien d’emblée. « Je n’avais pas de difficultés à en parler à mes proches mais au début, mon entourage ne m’a pas soutenu, on me disait que l’administration spatiale américaine était hors de portée, qu’elle ne prenait que des Américains. »
Un parcours atypique
A 17 ans après son baccalauréat, Allan ne savait pas trop quoi faire, soit il se lançait dans le grand bain, soit il écoutait son entourage. Il s’est ainsi recroquevillé, par manque de confiance. A l’université, il s’est orienté en DUT GEA à Marne la Vallée. DUT qui s’est relativement bien passé, mais le secteur ne lui correspondait pas. « Et quand on est étudiant, on fait des choix pour notre futur : c’était maintenant ou jamais ! Je me suis dit que je ne voulais pas vivre de regrets, j’ai validé mon année et je me suis réorienté », affirme-t-il. Il s’est donc réorienté dans un autre DUT, en Génie thermique et énergie à l’Université Paris-Nanterre (Ville d’Avray). À tout cela s’ajoute un travail durant le week-end, dans l’entreprise, Hugo Boss, pour financer ses études.
Une fois son année validée, il poursuit sa formation au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), école de la zone du Futuroscope à Poitiers. Allan étudie en alternance cette année chez Ariane Group, le numéro un européen des lanceurs spatiaux. C’est à ce moment-là que son projet se perfectionne. Il fait ses débuts sur le sol américain grâce à un stage à l’université de Floride, à l’époque où les premières images du télescope James Webb, lancé par une fusée Ariane, arrivent.
Après cela, le jeune franco-sénégalais fait preuve de culot en contactant directement la NASA. Il passe les sélections avec succès ! Là-bas, il intégrera le « Jet Propulsion Labboratory » pour travailler en sciences planétaires sur les prochaines missions de la Nasa. Parmi elles, les missions Veritas, et Da Vinci + qui seront des sondes envoyées vers Vénus afin de mieux comprendre cette planète aux confins de notre système solaire.
« C’est un message que j’aimerais faire passer à beaucoup d’étudiants : les opportunités ne viennent pas toujours directement à nous, il faut se les créer. Pour l’université de Floride, j’avais contacté le chercheur en astrophysique, j’ai fait pareil avec une chercheuse de la NASA dont le travail m’intéressait beaucoup ! »
Mais s’il a déjà atteint une partie de son rêve, Allan ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Étant ingénieur diplômé en aérospatiale, il rêve de devenir le 11e astronaute français de l’histoire. Ne dit-on pas que : « Sky is the limit » (« La seule limite, c’est le ciel ») ?
Porter un message d’espoir pour les jeunes
Aujourd’hui, Allan Petre aimerait porter un message d’espoir, montrer aux jeunes de banlieue que ce n’est pas parce que l’on vient de tel endroit que l’avenir et déjà écrit. « On a aussi le droit de rêver grand et de viser le plus haut possible : il ne faut pas s’autocensurer, ni avoir peur de faire des erreurs. Il faut beaucoup s’écouter et se dire que si d’autres l’ont fait, pourquoi pas nous. Affronter les obstacles, c’est important pour parvenir à son objectif.
Dans l’aérospatial, il y a plusieurs domaines comme l’énergétique et la mécanique. Il faut choisir celui qui nous plaît le plus et foncer, être déterminé et ambitieux. Le plus important, c’est d’y aller étape par étape. Quand on a cet objectif, on gagne en motivation et on est plus performant. »
Danielle N.