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À partir de janvier 2025, le Ghana rejoindra les rangs des pays africains ayant adopté une politique de libre circulation pour les Africains. Désormais, tout détenteur d’un passeport africain pourra accéder librement au territoire ghanéen, sans visa préalable.
Le 25 décembre 2024, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a franchi un jalon historique en validant une initiative novatrice : l’autorisation d’entrée sans visa au Ghana pour tous les détenteurs de passeports africains à partir de janvier 2025.Le Ghana devient ainsi le 5e pays à exempter les Africains d’un visa d’entrée, rejoignant le Rwanda, les Seychelles, la Gambie et le Bénin.
Comme l’a souligné le président du Ghana, cette initiative est en parfaite adéquation avec les buts de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Ce dernier vise à établir un marché unique et uniforme à travers le continent pour favoriser l’expansion économique, faciliter les échanges professionnels et culturels, créer des emplois et diminuer la pauvreté.
La suppression des visas est une étape clé pour briser les barrières administratives freinant le développement et l’unité du continent. A noter que, le visa pour le Ghana coûtait 60 dollars pour une entrée unique limitée à 30 jours et 120 dollars pour un visa à entrées multiples d’une validité de six mois. Seuls les citoyens des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), pour des séjours allant jusqu’à 90 jours, ainsi que d’autres nations comme le Lesotho, le Botswana, la Namibie, l’Ouganda, le Zimbabwe et le Kenya, bénéficiaient déjà d’une exemption.
La suppression complète de cette barrière bureaucratique devrait : stimuler le tourisme, un secteur vital pour l’économie du Ghana ; favoriser les investissements intra-africains en attirant des entrepreneurs, des commerçants et des professionnels ; consolider la position du Ghana en tant que centre économique régional, surtout dans le cadre de la ZLECAf dont le secrétariat est situé à Accra.
Des défis persistent pour la libre circulation en Afrique
Si l’initiative du président Nana Akufo-Addo est saluée, l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique (AVOI 2024) montre que des progrès restent à faire. En effet, pour 47 % des voyages intra-africains, les Africains ont besoin d’un visa avant de voyager, contre 46 % en 2023. 27 pays africains offrent des options de visa à l’arrivée à au moins un autre pays africain, soit une légère baisse par rapport aux 30 pays enregistrés de 2023. Cependant, de nombreux pays ont opté pour des systèmes de visa électronique tels que, le Burkina Faso, le Togo et le Tchad, pour favoriser les déplacements.
Il est important de souligner que le Sénégal, par l’intermédiaire de son Premier ministre Ousmane Sonko, a insisté sur la nécessité du principe de réciprocité en matière d’octroi de visas lors de sa déclaration politique générale devant l’Assemblée nationale le vendredi 27 décembre. Il estime que les nations qui requièrent des visas pour les Sénégalais doivent s’attendre à des mesures similaires.
Danielle N.