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Comment le Tchad peut-il transformer son potentiel en karité en levier de développement économique durable ?

Crédit photo-TerraVolt

Le Tchad, pays africain riche en ressources naturelles, dispose d’un important potentiel en karité, notamment dans ses régions du sud où l’arbre pousse à l’état sauvage. Cependant, contrairement à des pays comme le Burkina Faso, le Ghana ou encore le Mali, le Tchad reste en marge de la chaîne de valeur mondiale du karité, alors que ce produit connaît une demande croissante, notamment dans les industries agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique.

Selon une récente étude de la Société financière internationale (SFI), le Tchad compterait environ 82 millions d’arbres de karité, principalement concentrés dans sept régions du sud (Mayo-Kebbi Est et Ouest, Tandjilé, Logone Occidental et Oriental, Mandoul, Moyen-Chari). Cela lui conférerait l’un des plus grands stocks naturels de karité au monde, avec une capacité de production estimée entre 380 000 et 800 000 tonnes de noix par an.

Le Tchad est ainsi l’un des pays africains les mieux placés pour jouer un rôle majeur dans la satisfaction des besoins du marché mondial en karité dans les prochaines années. Selon l’analyse de la SFI, le Tchad présente des atouts lui permettant d’être compétitif dans la transformation du karité en beurre, au même titre que les autres pays de la Ceinture du Karité.

« Les calculs de prix de parité d’importation par rapport au FOB (Free On Board) du port de Douala confirment un cas clair pour le beurre transformé, mais révèlent une compétitivité plus marginale pour les noix brutes », souligne l’institution financière. Autrement dit, le Tchad gagnerait à miser sur la transformation locale du karité, notamment en beurre, pour optimiser les retombées économiques de la filière.

Selon le cabinet d’études et de conseil américain Grand View Research, la taille du marché mondial du beurre de karité s’est élevée à 2,4 milliards de dollars en 2024 et devrait afficher une croissance moyenne de 7,9 % par an pour atteindre 3,7 milliards de dollars d’ici 2030.

Ainsi, pour que le Tchad transforme son potentiel de karité en véritable levier économique, la SFI recommande des réformes majeures : révision du cadre légal pour les coopératives, accompagnement technique des productrices, mécanisme de partage des risques pour les PME, et actions de promotion (foires, forums d’investisseurs). Si ces mesures sont mises en œuvre, le karité pourrait devenir un levier économique puissant pour le Tchad, en alliant transformation locale, création d’emplois et insertion dans les chaînes de valeur régionales et internationales.

Danielle N.

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