
Face au déficit de financement de l’activité de collecte et de ramassage des ordures ménagères, le gouvernement camerounais envisage de faire contribuer financièrement tous les ménages, selon le principe du pollueur-payeur. Une option défendue le 7 mai 2025 par Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du Développement urbain, lors d’une table ronde consacrée au financement des déchets urbains en marge des états généraux sur la gestion des ressources en déchets.
Le gouvernement camerounais envisage d’instaurer une redevance ménagère pour assurer le financement du ramassage des ordures. Selon le ministre de l’Habitat et du Développement urbain, il faut diversifier les sources de financement au-delà des subventions directes de l’État, des droits d’accises qui existent ou encore des projets soutenus par des bailleurs de fonds internationaux.
« Les techniciens vont nous dire comment faire pour mettre en pratique le principe de pollueur-payeur, car nous sommes tous d’accord que nous sommes des pollueurs. Il faut qu’on trouve une formule : peut-être par des factures d’eau, les factures d’électricité…Il faut rapidement qu’on ait des solutions et des sources pérennes. Nous avons la chance que dans certaines communes, on paie déjà 2000 FCFA », a déclaré le membre du gouvernement.
En effet, à Dschang et à Yaoundé 5ᵉ, les maires Jacquis Kemleu et Augustin Balla affirment avoir instauré, avec l’accord des populations, une contribution de 2 000 FCFA par trimestre et par ménage. Une mesure qui d’après ces élus locaux, « fonctionne à merveille ».
Avec une urbanisation galopante : 65 % de citadins d’ici 2030 selon l’ONU, le Cameroun génère plus de 6 000 tonnes de déchets par jour, dont moins de 40 % sont collectés. Les dépotoirs illégaux envahissent les quartiers, favorisant maladies et pollution. Face à ce chaos, les autorités justifient leur projet par : la vétusté des équipements de collecte (camions, centres de tri), le manque de fonds pour moderniser les infrastructures et l’urgence écologique et sanitaire. La redevance ménagère, via une taxe directe ou une facturation indirecte, serait donc la solution idéale.
Il convient de rappeler que l’État du Cameroun subventionne la gestion des ordures par deux canaux, à savoir la subvention directe et moyennant les droits d’accises. Toutefois, il se trouve que le pays fait face à des contraintes qui amènent le Trésor public à disposer de moins de 30 milliards de FCFA par an au profit de 14 communautés urbaines voire 360 communes pour régler cette question cruciale.
Danielle N.