BAD : quel bilan pour les engagements d’Akinwumi Adesina en faveur de l’Afrique ?
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Alors qu’Akinwumi Adesina achève un second mandat à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), l’heure est au bilan. Porté par une vision ambitieuse et un programme articulé autour des « High 5 », le président de la BAD s’était engagé à transformer structurellement le continent. À la lumière des chiffres et des initiatives menées depuis 2015, qu’en est-il réellement ?
Le deuxième mandat du président de la Banque africaine de développement touche à sa fin. Lundi 26 mai 2025, le Nigérian Akinwumi Adesina, a fait le bilan de son mandat à la tête de l’institution financière panafricaine. Le président sortant, a déclaré que les projets réalisés sous son mandat ont transformé la vie de plus de « 565 millions d’Africains ».
Le Président sortant de la BAD a profité de l’occasion pour parler des résultats des High 5, les cinq priorités stratégiques lancées en 2015 pour éclairer, nourrir, industrialiser et intégrer l’Afrique, tout en améliorant la qualité de vie de ses populations. Il a ainsi souligné que 128 millions de personnes bénéficient aujourd’hui de services publics améliorés, à l’image du projet de l’usine de traitement des eaux usées de Gabal El Asfar en Égypte, la plus grande d’Afrique, qui dessert 12 millions d’habitants.
Il a également souligné que 121 millions d’Africains bénéficient désormais d’infrastructures de transport modernisées, à l’image du pont de Senegambia, qui a permis de réduire un trajet de deux jours à seulement 15 minutes, stimulant ainsi les échanges commerciaux entre le Sénégal et la Gambie.
Sur le plan de la sécurité alimentaire, Adesina a rappelé que 104 millions de personnes ont été touchées par des initiatives telles que le programme d’urgence pour la production alimentaire, doté de 1,5 milliard de dollars. Ce programme a permis à 13 millions d’agriculteurs de produire 44 millions de tonnes de denrées, renforçant la résilience alimentaire à l’échelle du continent.
63 millions de personnes disposent désormais d’eau potable, 34 millions bénéficient d’installations sanitaires améliorées, et 28 millions ont accès à l’électricité, a indiqué d’Adesina.
Au-delà de l’impact humain, Adesina a mis en lumière les transformations institutionnelles majeures opérées sous sa direction. Il a notamment souligné la hausse spectaculaire du capital de la Banque, passé de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards aujourd’hui, renforçant considérablement sa capacité d’intervention sur le continent. Il a également salué la reconstitution historique du Fonds africain de développement, atteignant 8,9 milliards de dollars, un record dans l’histoire de l’institution.
Parmi les avancées marquantes, il a mis en avant des innovations financières audacieuses, telles que le lancement d’instruments de capital hybride et de titrisations synthétiques, qui ont permis à la BAD de se distinguer à l’échelle internationale, au point d’être reconnue comme la meilleure institution multilatérale au monde.
Le président Adesina a, avec émotion, rappelé l’intensité de son engagement et son attachement profond au continent. « J’ai servi avec passion, avec le cœur, avec le sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même pour l’Afrique », a-t-il affirmé.
Akinwumi Adesina, dont le mandat prendra fin en septembre 2025, laisse derrière lui, une institution renforcée, dotée d’une capacité financière sans précédent et d’un portefeuille de projet transformateur. « Je suis fier de laisser derrière moi une institution financière robuste qui peut résister à toute tempête », a-t-il déclaré.
Élu en 2015, le Nigérian Akinwumi Adesina a été réélu en 2020 pour un second mandat. Il se réjouit d’avoir donné une visibilité à la BAD qui a été reconnue comme la « meilleure institution financière multilatérale du monde pour 2021 » par le magazine Global Finance.
Danielle N.
