Secteur d’activité : l’ananas, un marché juteux au Bénin

Crédit photo- VivAfrik.
Au Bénin, l’ananas fait partie des principales filières d’exportation aux côtés du coton et de la noix de cajou. Si le pays occupe encore une place marginale dans la production mondiale, les qualités organoleptiques appréciées de son fruit lui fournissent un bon avantage comparatif, du côté de l’export.
L’ananas bien qu’originaire de l’Amérique du sud a été introduite au Bénin par les colons européens. Le climat tropical du pays a permis une culture prospère. Au fil des années, la culture de l’ananas est devenue une activité économique importante, contribuant de manière significative à l’économie locale.
Les ananas du Bénin sont réputés pour leur saveur sucrée et leur parfum intense. Les principales variétés cultivées sont le Cayenne lisse et le Sugarloaf, chacune avec ses caractéristiques spécifiques en termes de goût et de texture. Les principales destinations de l’ananas du Bénin sont les pays européens, essentiellement la France, la Belgique, la Suisse, l’Espagne et d’autres pays du Maghreb (le Maroc essentiellement).
Le bénin, quatrième exportateur d’ananas d’Afrique
Le Bénin est le quatrième exportateur d’ananas en Afrique. Le commerce de l’ananas béninois avec l’Union européenne a considérablement augmenté entre 2000 et 2014, atteignant entre 400 000 et 500 000 tonnes par an. Cependant, en 2017, une interdiction temporaire des exportations vers l’UE a été imposée en raison de niveaux élevés de pesticides. Depuis, des efforts ont été faits pour améliorer les pratiques agricoles et réduire l’utilisation de pesticides.
Depuis, les agriculteurs se sont regroupés en coopératives pour partager leurs connaissances et accéder aux marchés nationaux et internationaux ; les efforts continus pour développer des variétés plus résistantes et améliorer les techniques de culture ; et il y a des projets pour pénétrer de nouveaux marchés et augmenter la visibilité de l’ananas béninois.
Un produit privilégié des PME
Le Bénin compte plus de 70 petites entreprises intervenant dans la transformation de l’ananas en jus, ananas séché et autres dérivés. Pour le jus d’ananas, les pionniers sont Fruits Tillou et Promo‑Fruit. De même, face aux pertes post-récoltes des fruits, dues au manque d’infrastructures de conservation, la béninoise Fresnellia Sagbo propose comme solution la transformation industrielle. Freshy Industries, entreprise agroalimentaire au Bénin, s’est spécialisée dans la transformation de fruits en cocktails et jus. Elle met à la disposition des consommateurs, des produits à base de mangues, fruits de la passion, ananas ou encore pastèques.
Par ailleurs, l’Association Interprofessionnelle de l’Ananas du Bénin (AIAB), regroupe divers acteurs de la filière ananas et travaille en partenariat avec Enabel pour moderniser et industrialiser la transformation de l’ananas au Bénin.
L’ananas « Pain de sucre » du Bénin obtient son label d’excellence à l’OAPI
L’ananas « Pain de sucre » du plateau d’Allada-Bénin a obtenu son Indication Géographique Protégée (IGP) par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) le 28 octobre 2020. C’est la première IGP jamais obtenue par le Bénin. Cette reconnaissance met en avant la qualité exceptionnelle de l’ananas, liée à son terroir spécifique, à des techniques de culture particulières et à un savoir-faire unique. C’est un atout majeur pour le commerce international et une étape importante pour valoriser l’agriculture béninoise.
L’ananas, une filière soutenue par le Programme d’actions du gouvernement
Aujourd’hui, l’ananas fait partie des filières agricoles porteuses particulièrement accompagnées par le Programme d’actions du gouvernement (PAG), mis en œuvre par le président Patrice Talon depuis cinq ans, avec, outre le coton, le riz, l’anacarde ou encore le karité. Son but : impulser la création de pôles agricoles et industriels et faire du secteur agricole, qui emploie 70 % environ de la population active, un levier de développement économique. Fruit de cette politique, la production totale d’ananas a atteint 350 345 tonnes en 2019 au Bénin, soit plus de 100 000 tonnes de plus qu’en 2016.
Toujours dans ce cadre, les autorités publiques et leurs partenaires ont multiplié les efforts pour améliorer la filière de l’ananas, de la production à la distribution, en passant par la transformation, lui permettant de conquérir le marché domestique avant de sortir vers le Nigeria, le Burkina Faso, le Niger, le Mali et jusqu’au Maroc. L’IGP « Pain de sucre » est un nouvel argument pour consolider ces parts de marché et en gagner d’autres, notamment en Europe.
Danielle N.